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« La politique de lutte contre le sida en France est hors du réel » (Communiqué de presse)

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« La politique de lutte contre le sida en France est hors du réel »
« Homosexuels et bisexuels séropositifs ou séronégatifs nous disons aujourd’hui haut et fort notre ras-le-bol! »

> Contact presse : Georges Sidéris – 06 63 09 50 50

À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, la ministre de la santé a annoncé une baisse de la TVA sur le prix des préservatifs. Mesure anecdotique s’il en est puisqu’elle représente quelques centimes par boite. D’autant que les homosexuels qui sont la population la plus touchée par l’infection à VIH ont accès à des préservatifs gratuits dans les lieux de convivialité gays. Cette mesurette est prise pour masquer l’inaction actuelle du ministère et des choix aux conséquences désastreuses.

PrEP : QUAND LA RECHERCHE ALIMENTE L’ÉPIDEMIE
Le changement de majorité présidentielle n’a pas résolu le problème d’immobilisme qui persiste au sein de l’Agence Nationale de Recherche sur le Sida. Dès l’annonce sur la baisse de la TVA, son directeur Jean-François Delfraissy a déclaré que le préservatif « était la pierre angulaire de la prévention ». Là est tout le problème. Concrètement le préservatif n’est plus utilisé régulièrement par une majorité d’homosexuels. L’ANRS devrait être à la pointe de la recherche, de l’innovation sur ce sujet. Au lieu de cela, elle continue de s’accrocher à de vieilles lunes. D’où le ratage complet de l’ANRS sur la prophylaxie pré-exposition (PrEP).

Dès l’annonce de l’agence américaine du médicament (FDA) d’autoriser la prescription du médicament Truvada en PrEP quotidienne en 2012, l’ANRS a jugé urgent de ne rien faire pour se concentrer sur la préservation de l’essai Ipergay, fondé sur l’utilisation du préservatif (la fameuse « pierre angulaire »), une prise « à la demande » de Truvada et un bras placebo. A l’heure actuelle, l’ANRS n’a toujours pas mis en place de projet de faisabilité d’accès en vie réelle à la PrEP comme le recommande l’Organisation mondiale de la santé. Il est vrai que fournir dès maintenant du Truvada aux personnes qui en ont besoin rendrait plus difficile un essai avec placebo.

« On assiste à Paris depuis quelques mois à des scènes surréalistes. Des touristes homosexuels américains viennent et disent qu’ils ne mettent plus de préservatif puisqu’ils sont sous Truvada, déclare Georges Sidéris, président de Warning. Les homosexuels les mieux renseignés en France prennent déjà du Truvada hors prescription. »

Plutôt qu’étudier et appuyer dès maintenant la mise en place d’un accès au Truvada en prise quotidienne comme cela se fait aux Etats-Unis, Kenya, Nigeria, Afrique du Sud, Inde, Australie, Ouganda, l’ANRS préfère spéculer sur les hypothétiques résultats d’Ipergay que nous n’aurons qu’en 2016. Il y a là un vrai problème de priorités et de santé des gens.

LA RENTE DU DÉPISTAGE CONTRE L’EFFICACITE DE CELUI-CI
Le Conseil national du sida vient de s’exprimer en pointant une absence de résultats significatifs dans l’élargissement de l’offre de dépistage et dans la réforme des CDAG-CIDIST. Cette situation, ajoutée au fait que nous ne savons toujours pas ce qu’adviendra le financement du dépistage démédicalisé ni ne connaissons les modalités d’accès à bas coût des autotests, montrent à quel point le ministère est englué dans un immobilisme qui favorise la préservation du financement de dispositifs peu pertinents. Les chiffres sur le dépistage fournis par l’InVS montrent clairement qu’en France nous dépistons énormément, mais inefficacement.

Reste donc ces milliers de nouvelles séroconversions annuelles contre lesquelles le ministère n’a pas de réponse pertinente. Les choix français sont surréalistes et inefficaces en termes de prévention.

Homosexuels et bisexuels séropositifs ou séronégatifs nous disons aujourd’hui haut et fort notre ras-le-bol de cet immobilisme, de cette politique archaïque. C’est de notre santé dont il s’agit. Il y a plus de 30 ans des militants se sont levés aux Etats-Unis ou en France pour dénoncer l’inaction des pouvoirs publics dans la lutte contre le sida. Ils ont créé les associations de lutte contre le sida. Nous revivons cette époque. Homosexuels et bisexuels nous devons secouer le cocotier de l’immobilisme français.

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