Efficience de la prise en charge des patients diabétiques en France :
Une consommation maîtrisée des cathéters
Les Prestataires de Santé à Domicile présentent deux études pour objectiver l’efficience du système français
Environ trois millions et demi de Français sont atteints par une forme de diabète et ce chiffre tend à doubler tous les 10 ans. Le diabète pose donc un défi particulier aux payeurs puisque la croissance des coûts, si elle n’est pas maîtrisée, peut à terme devenir insupportable pour notre système d’assurance maladie.
La Fédération des PSAD et ses partenaires apportent leur contribution au débat avec deux études pour objectiver l’efficience du système français lors d’une conférence organisée le 7 juillet 2014. « Nous souhaitons que le système français continue d’apporter aux diabétiques des soins de qualité et ces études vont nous aider à identifier les sources d’optimisation qui permettront de maintenir notre bon niveau de prise en charge » déclare Pierre-Albert Lefebvre, président de la Fédération des diabétiques.
L’observatoire de la consommation des cathéters des patients diabétiques sous pompe révèle que la consommation moyenne par patient reste inférieure à 11 unités par mois
Portant sur 24 756 patients soit près des 2/3 des patients concernés en France, l’observatoire mis en place par un groupe de Prestataires de santé à domicile, adhérents de la Fédération des PSAD, est, par son ampleur, une source précieuse d’information. La consommation moyenne de cathéters (KT) estimée à partir des livraisons mensuelles effectuées sur les 12 mois de suivi allant de septembre 2012 à août 2013 s’élève à 10,87 unités par mois et par patient (intervalle de confiance à 95% : [10,81–10,93]). Soit une moyenne annuelle de ±130,44 unités. Cette moyenne de consommation constatée est cohérente avec la recommandation de la société savante qui recommande un changement de cathéters au moins tous les 3 jours.
L’observatoire présente également une analyse par typologie de patients et met en exergue notamment des catégories dont les consommations sont significativement plus élevées que la moyenne parmi :
– Les nourrissons (15,65 KT/mois) et les enfants de 2 à 13 ans (12,66 KT/mois),
– Les femmes enceintes (13,18 KT/mois),
– les diabétiques de type 2 (12,29 KT/mois),
– La tranche d’IMC marquant l’obésité (IMC ≥30 avec 12,14 KT/mois),
– Les patients pris en charge depuis moins de 1 an (13,07 KT/mois).
« Le système français assure une bonne maîtrise des dépenses d’assurance maladie tout en servant les patients à hauteur de leurs besoins réels, c’est pour nous un motif de satisfaction » déclare André Tanti, vice président du CEPS.
Le Pr Michel Pinget, président du Centre européen d’étude du diabète (Strasbourg), ajoute « cette étude innove par son ampleur. Elle révèle ainsi de manière fiable que les délivrances de cathéters sont conformes aux recommandations de l’ALFEDIAM : avec un remplacement tous les 3 jours au minimum et en réponse aux inflammations et aux épisodes d’hyperglycémie (1). »
Lancement de la première étude médico-économique sur l’organisation et la prestation de santé à domicile, soumise à la HAS dans le cadre d’une rencontre précoce :
L’apport du modèle français des patients diabétiques traités par insulinothérapie par pompe
Si les apports cliniques et médico-économiques de la pompe à insuline sont documentés, il n’en est pas de même pour l’organisation de la prise en charge des patients diabétiques sous pompe, tant à l’hôpital qu’à domicile. Cette étude vise à objectiver le rapport coût/bénéfices des PSAD dans le modèle français de prise en charge des patients diabétiques. Elle s’appuiera sur deux sous-études :
• Une analyse des coûts du modèle actuel, sur la base d’un recueil de données de coûts comparé avec un modèle alternatif reconstitué qui sera défini, à dire d’experts, comme le plus probable en l’absence de prestataires en France.
• Une analyse de l’efficacité et de la tolérance de la prise en charge (pompe et organisation) à partir d’une étude rétrospective d’une cohorte de deux bras de 350 patients diabétiques sous pompe suivis par des centres experts et accompagnés par des PSAD à domicile, pour recueillir des indicateurs médicaux (HbA1c, nombre d’épisodes hyper ou hypoglycémiques, qualité de vie, acidocétose), avant et après mise en place de la pompe.
Cette méthodologie a été présentée dans le détail à la Haute Autorité de Santé dans le cadre d’une rencontre précoce. « Nous sommes très satisfaits d’avoir pu échanger avec la HAS dans le cadre de cette nouvelle procédure et de constater que nous sommes en phase sur la méthodologie de cette première évaluation médico-économique du service apporté aux patients », précise le Dr. Sébastien WOYNAR, expert de la Fédération des PSAD.
L’étude sera réalisée par Cemka Eval et IMS Health.
Olivier Lebouché, président de la Fédération des PSAD, ajoute que «tout l’intérêt de cette démarche dans l’insulinothérapie par pompe est d’illustrer la contribution du prestataire dans l’efficience du système de santé. Avec ces deux études, nous nous inscrivons dans une démarche de transparence pour identifier, en collaboration avec les autorités de santé, d’éventuelles pistes d’amélioration dans la prise en charge des patients atteints de maladies chroniques. Les PSAD jouent ainsi pleinement leur rôle de producteurs de solutions pour la santé à domicile ».
(1) Durain, D, Prise en charge des patients traités par pompes à insuline portable, ALFEDIAM, juin 2013
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