« A la fois salle de diagnostics et bloc opératoire, la salle hybride multimodale est dotée d’un scanner, d’un échographe interventionnel et d’un arceau de fluoroscopie de dernière génération. Avec ce nouvel équipement unique en France, les patients souffrant d’un cancer du foie bénéficient désormais des dernières avancées en matière d’imagerie interventionnelle et de traitements mini‐invasifs. Ainsi, le guidage magnétique permet une précision millimétrique grâce à une balise GPS située sur l’aiguille de thermo‐ablation. Les équipes peuvent réaliser les thermo-ablations percutanée par radiofréquence ou par micro-onde les plus complexes. Sur grand écran elles peuvent visualiser n’importe quelle tumeur hépatique.
De plus en plus de personnes opérées
Auparavant 40% des tumeurs du foie n’étaient pas visibles à l’échographie et donc inaccessibles à ces traitements. Même au scanner, 30% des tumeurs ne sont pas visibles ou seulement quelques secondes (durant l’injection d’un produit iodé). Insuffisant pour mettre en place l’aiguille précisément dans la tumeur. Avec la salle hybride multimodale ces interventions et d’autres opérations plus complexes sont désormais programmées.
Lorsque l’estomac ou le côlon sont très proches de la tumeur à détruire, un liquide ou du CO2 peuvent être interposés très facilement entre la tumeur et l’estomac (ou le côlon) afin de l’isoler de la chaleur produite par l’aiguille.
Quand le poumon s’interpose autour du foie et empêche le passage de l’aiguille dans le dôme hépatique (la partie du foie qui est située derrière les côtes, dans le thorax), une injection de CO2 écartera provisoirement le poumon et détruire la tumeur sans risque pour le patient.
Quand certaines veines du foie viennent au contact de la tumeur, le sang, qui circule à 37°C dans ces vaisseaux, peut alors « refroidir » la tumeur qu’on essaye de détruire par la chaleur. Il est alors possible de boucher provisoirement ou définitivement ces veines afin d’éviter leur refroidissement et donc de détruire plus efficacement la tumeur.
D’autres vaisseaux sanguins, cette fois de petites artères, alimentent la tumeur et permettent sa croissance. Il est aussi possible d’injecter dans ces petites artères des molécules thérapeutiques combinées à des agents d’embolisation (qui bouchent ces artères) améliorant encore l’efficacité du traitement.
Installée dans le département d’imagerie médicale dirigé par le Professeur Boris Guiu à l’hôpital Saint Eloi (CHRU de Montpellier), une des 1ères au monde de ce type.
Les cancers du foie
On distingue deux types de tumeurs du foie : les tumeurs dites primitives et les tumeurs secondaires. Les tumeurs primitives naissent directement dans le foie : on parle alors de cancer du foie. Celui‐ci se développe en général à partir d’une cirrhose, dont l’origine peut être l’alcool, les hépatites virales (B ou C) ou encore le diabète et l’obésité. Les tumeurs secondaires, elles, sont en fait des métastases provenant d’autres organes (par exemple métastase hépatique d’un cancer du sein ou du colon).
Avec l’augmentation de l’incidence du diabète et de l’obésité en France, le cancer du foie, qui touche actuellement plus de 8 000 personnes par an en France, concernera un nombre croissant de patients dans les années à venir. Concernant les métastases hépatiques d’autres cancers, les progrès de la chimiothérapie ou des biothérapies permettent de plus en plus souvent de rendre accessibles les tumeurs à une thermo‐ablation. Avec cette salle hybride, le CHRU de Montpellier dispose maintenant d’un outil de pointe pour permettre à plus de patients de bénéficier des dernières avancées dans les traitements mini‐invasifs des tumeurs du foie.
Le traitement de base des tumeurs du foie
Depuis quelques années, les radiologues interventionnels ont développé des techniques permettant de détruire par la chaleur les tumeurs du foie : c’est la thermo‐ablation percutanée par radiofréquence ou par micro‐onde. Sous guidage de l’imagerie, le radiologue interventionnel introduit l’aiguille précisément au centre de la tumeur et fait passer un courant électrique qui va générer de la chaleur au bout de l’aiguille, et ainsi détruire la tumeur en la brûlant. Ce geste, réalisé durant une courte anesthésie générale, nécessite une hospitalisation de 24 heures et permet de reprendre une activité normale dès le lendemain de l’intervention.
Ces techniques dites « mini‐invasives » peuvent dans certains cas, remplacer la chirurgie. Elles peuvent aussi être couplées à la chirurgie lorsque le patient souffre de plusieurs tumeurs du foie. Le chirurgien enlève une partie du foie et le radiologue interventionnel détruit les tumeurs résiduelles dans la partie du foie non opérée.
Grâce à cet environnement high tech, le CHRU de Montpellier confirme son haut niveau de prise en charge des cancers digestifs, ainsi que la grande modernité de ses plateaux techniques. Il est en mesure de proposer à un nombre croissant de patients les techniques les plus évoluées de prise en charge des cancers.
Mise au point par le constructeur américain General Electric, la salle hybride multimodale de Montpellier est une des 1ères au monde de ce type.
Coût de la salle hybride multimodale : 100 000 € ; une grande partie du matériel est en location – un mode de financement original qui permet de bénéficier des mises à jour matérielles et logicielles »
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