Pour résorber les déficits, ce n’est pas aux 35 heures qu’il faut s’en prendre mais notamment à l’influence du lobby pharmaceutique sur les pouvoirs publics et sur le prix du médicament
Aujourd’hui est prévue une journée d’action à l’appel de l’ensemble des syndicats hospitaliers suite aux annonces de Martin Hirsch par voie de presse de remettre en cause l’accord de 2002 sur les 35 heures à l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris.
Aujourd’hui, faute de personnel suffisant (l’accord de 2001 prévoyait 4000 embauches à l’AP-HP qui n’ont jamais vu le jour), les comptes épargne temps grossissent car le personnel en sous-effectif ne peut pas prendre ses RTT. La proposition de Martin Hirsch est de passer à une journée de travail de 7h30 en supprimant les RTT épargnées. Comment faire plus vite ce que le personnel n’arrive déjà pas à faire ?
L’AP-HP c’est 7 milliards de budget et 49 millions de déficit, soit 0,6 % ce qui est assez dérisoire. L’AP-HP c’est surtout 400 millions de capacité d’autofinancement et près d’1 milliard de fond de roulement. Et ceci malgré les plans d’économies qui se sont succédés ces dernières années (500 millions d’économies depuis 5 ans).
Ces politiques d’économies se traduisent par la réduction des effectifs et de l’offre de soins (diminution des lits) la vente d’hôpitaux et de terrains (l’hôpital St Vincent de Paul vendu à la Ville de Paris)…
Aussi, Marisol Touraine, la Ministre de la Santé prévoit t-elle d’économiser 860 millions d’euros en trois ans sur la masse salariale des hospitaliers.
La logique comptable qui asphyxie aujourd’hui l’hôpital public doit être remise en cause.
Des économies sont à réaliser dans le domaine de la santé pour pérenniser notre système de Sécurité sociale fondée sur la solidarité mais pas en diminuant les conditions de travail du personnel de santé et les conditions d’accueil des patients par ricochet.
Comme nous l’avons dit dans l’appel pour une Opération Mains propres que nous avons lancé en début d’année, en luttant contre la sur-consommation et la surfacturation par une meilleure prescription et une réforme des modalités de fixation des prix, l’assurance-maladie pourrait réaliser au moins 10 milliards d’euros d’économies avec notre système de dispensation, c’est à dire annuler son déficit chronique et ce sans dommage pour la santé publique et l’hôpital.
Pour ce faire, il convient de s’attaquer au cœur du problème : les conflits d’intérêts et la corruption qui gangrènent notre système de santé et met en péril l’égalité d’accès universel aux soins.
Je soutiens les personnels hospitaliers qui défileront demain pour la sauvegarde d’un service public hospitalier de qualité.
Contact presse :
Sébastien Barles 06 75 00 63 31