Le Réseau Environnement Santé a organisé à l’Assemblée Nationale jeudi 18 juin, à l’invitation du député Jean-Louis Roumegas et en partenariat avec le Collectif Autisme, la Fondation Autisme, les associations NAMD (Non au Mercure Dentaire), HHORAGES (Halte aux Hormones pendant la Grossesse), AFVS (Association des Familles Victimes du Saturnisme et ATC (Association Toxicologie Chimie), un colloque sur le thème « Maladies neuro-développementales et Environnement ».
Bien que se focalisant sur la toxicologie, les thèmes de ce colloque complètent de manière cohérences les connaissances scientifiques actuelles en matière d’immunologie et d’infectiologie. Les causes environnementales responsables de l’explosion des troubles neurodéveloppementaux relèvent en effet de ces trois disciplines : toxicologie, infectiologie et immunologie.
Une forte progression, l’environnement en cause
Les conférences introductives des professeures Barbara Demeneix du Museum d’Histoire Naturelle et Ana Soto de la chaire Blaise Pascal à l’Ecole Normale Supérieure ont mis en évidence de façon indiscutable la forte progression des pathologies liées à des troubles du développement du cerveau.
En particulier, concernant les troubles du spectre autistique, on a assisté à une véritable explosion, avec une multiplication de la prévalence par plus de 6 en 30 ans[. Les Troubles de l’Attention et de l’Hyperactivité (TDAH) peuvent atteindre selon les études jusqu’à 10 % des enfants[2].
L’amélioration du diagnostic ne peut à elle seule expliquer une telle progression. Des facteurs environnementaux entrent aussi en ligne de compte. Une étude récente estime le coût économique de ces pathologies lié aux perturbateurs endocriniens à 130 milliards d’euros par an en Europe[3], ce qui montre l’ampleur du problème.
Face à une situation ingérable, un plan d’urgence
Les témoignages apportés par les familles des enfants atteints, ainsi que par les représentants du monde de l’éducation présents à ce colloque montrent que la situation engendrée par le développement de ces pathologies devient de plus en plus difficilement gérable, si rien n’est fait pour arrêter le problème à la source.
La conclusion qui s’impose est que, aujourd’hui nous en savons assez pour commencer à réduire la prévalence de ces pathologies. La prise en compte par la Haute Autorité de Santé du TDAH (Trouble Déficit d’Attention et Hyperactivité) via le rapport présenté par le Dr Jean Chambry représente un progrès. Toutefois, l’effort de recherche sur les causes environnementales reste très insuffisant, comme le montre l’absence actuel de moyens du PNRPE (Programme de Recherche sur les Perturbateurs Endocriniens).
Il est en effet maintenant indispensable de disposer d’une meilleure appréciation de la réalité épidémiologique en France et d’établir un plan d’urgence pour réduire voire éliminer les substances identifiées comme les plus dangereuses. C’est la protection des cerveaux des générations présentes et à venir qui est menacée. Il est grand temps de s’en préoccuper.
[1]. Autism and Developmental Disabilities Monitoring Network Surveillance Year 2008 Principal Investigators; Centers for Disease Control and Prevention. Prevalence of autism spectrum disorders-Autism and Developmental Disabilities Monitoring Network, 14 sites, United States, 2008. MMWR Surveill Summ. 2012 Mar 30;61(3):1-19.
[2]. Boyle CA, Boulet S, Schieve LA, Cohen RA, Blumberg SJ, Yeargin-Allsopp M, Visser S, Kogan MD. Trends in the prevalence of developmental disabilities in US children, 1997-2008. Pediatrics. 2011 Jun;127(6):1034-42.
[3]. Trasande L1, Zoeller RT, Hass U, Kortenkamp A, Grandjean P, Myers JP, DiGangi J, Bellanger M, Hauser R, Legler J, Skakkebaek NE, Heindel JJ. Estimating burden and disease costs of exposure to endocrine-disrupting chemicals in the European union. J Clin Endocrinol Metab. 2015 Apr;100(4):1245-55.
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