Aujourd’hui 25 mai 2016, à l’occasion de la journée nationale de lutte contre les hépatites, la ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé la mise en place progressive d’ici septembre de l’accès universel aux nouveaux traitements contre l’hépatite C. Une première étape prendra effet immédiatement avec l’inclusion de nouveaux bénéficiaires, notamment les publics les plus vulnérables, avant une généralisation à tous les malades en septembre. Cette annonce fait suite à deux ans de mobilisation intensive des associations, et offre des perspectives de guérison pour les centaines de milliers de personnes vivant avec une hépatite C en France. AIDES salue cette décision et sera particulièrement vigilante quant à son application effective.
C’était l’un des derniers points noirs des politiques publiques de lutte contre l’hépatite C. Alors que des mesures courageuses[1] ont été prises ces derniers mois dans le champ de la prévention, de la réduction des risques et du dépistage, l’accès aux nouveaux traitements n’était toujours pas garanti pour l’immense majorité des personnes touchées. « Nous sommes depuis deux ans dans une situation totalement aberrante », explique Aurélien Beaucamp, président de AIDES. « Alors que nous avons enfin tous les outils nécessaires pour prévenir, dépister et traiter efficacement l’hépatite C, la plupart des personnes touchées se voient toujours refuser l’accès aux nouveaux traitements. Cette annonce nous sort de l’impasse. Mettre en place l’accès universel, c’est se donner les moyens d’en finir définitivement avec l’épidémie d’hépatite C ».
Des populations vulnérables et éloignées du soin enfin considérées comme prioritaires.
AIDES salue également la volonté de la ministre d’inclure dès aujourd’hui dans l’accès aux traitements les populations les plus vulnérables à l’épidémie, en particulier les personnes usagères de drogues et personnes détenues. Nous ne doutons pas une seconde que les personnes immigrantes étrangères seront incluses dans les recommandations, nous serons quoi qu’il en soit particulièrement vigilants sur ce point comme sur la transcription en actes de la déclaration de la ministre. Ces populations, particulièrement précarisées et éloignées du soin, doivent avoir accès sans délais à ces nouveaux traitements.
Dans la même logique, afin de favoriser l’accès au traitement des personnes les plus vulnérables, des structures comme les CEGIDD ou les CSAPA vont être autorisées à prescrire. « La fin de l’exception hospitalière est une mesure de bon sens », explique Aurélien Beaucamp. « Cela faisait partie des revendications des associations, nous sommes satisfaits d’avoir été entendus sur ce point ».
Maintenant reste la question des prix…
Là également, la ministre a pris l’engagement de faire bouger les lignes mais la balle est avant tout dans le camp de François Hollande. Il revient maintenant au Président lors du prochain G7 de faire preuve du même engagement au service des malades du monde entier.
Pour que l’extension de l’accès annoncée ce matin sur le territoire français devienne vraiment universelle.
Contact presse : Antoine Henry – 06 10 41 23 86
[1] Salles de consommation à moindre risque, accompagnement à l’injection, programmes d’échanges de seringues en prison, autorisation des tests rapides démédicalisés…