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« Déserts médicaux : MG France répond à l’Association des Maires de France » (Communiqué)

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« Le journal Le Monde, dans son édition du 31 mai, se fait l’écho de l’aggravation du problème des déserts médicaux, vécue comme une catastrophe par l’Association des Maires de France.

Les problèmes de démographie médicale, particulièrement en médecine générale, sont une préoccupation constante et publique de MG France depuis plusieurs années.

La catastrophe dont les élus locaux sont plus que d’autres conscients va s’aggraver encore pendant 10 ans, les chiffres de la démographie médicale le montrent. Ce ne sont plus seulement les zones rurales qui sont concernées, mais toutes les communes, leurs banlieues en premier ; la France entière est en train de devenir un désert médical.

La première cause de cette situation est la complexité de notre métier

Quand vous êtes généraliste, vous soignez une population de plus en plus âgée présentant plusieurs pathologies, et aussi la majorité des enfants de 0 à 16 ans. Vous constatez l’accroissement des inégalités sociales de santé et vous prenez du temps, au-delà des soins, à inciter vos patients à participer aux actions de prévention, de dépistage, et de réduction des risques pour leur santé. Vous prenez en compte les facteurs de risque liés au travail, au chômage, au logement, à des revenus de plus en plus souvent insuffisants.

Vous travaillez en moyenne 57 heures par semaine, sous la pression des caisses d’assurance maladie qui vous reprochent de trop prescrire, de faire trop d’arrêts de travail et trop de bons de transports.

La seconde raison est la faiblesse des moyens mis à disposition des soins primaires dans ce pays

Pour répondre aux besoins de santé de la population qui souhaite être soignée près de chez elle, vous qui êtes en “première ligne”, vous vous attendez à une attention bienveillante de la part des pouvoirs publics. Vous pensez que l’Assurance Maladie va donner la priorité aux moyens d’exercice dont vous avez besoin.

Mesdames et messieurs les maires de France, ce n’est pas ainsi que ça se passe.

Si vous choisissez une autre spécialité que la médecine générale votre rémunération horaire augmente de 78% ! Pour un même niveau d’étude, pour exercer un des métiers les plus difficiles de la santé, vous êtes payé deux euros de moins par consultation, cinq euros de moins par acte pour les enfants de moins de 16 ans, et vos tarifs sont bloqués depuis 1996 pour les indemnités kilométriques de déplacement en milieu rural, depuis 2002 pour les forfaits de garde, depuis 2005 pour le forfait de prise en charge des patients en ALD, depuis 2011 pour la consultation de base d’un tarif pourtant dérisoire.

En l’absence de moyens financiers adaptés, il est impossible de disposer d’un secrétariat sur place. Plus de la moitié des généralistes n’a aucun personnel et doit donc tout faire elle-même : secrétariat, comptabilité, entretien du cabinet, informatique … en plus des soins aux patients.

Le fossé se creuse entre la médecine générale et les autres spécialités dont certaines ont des revenus trois fois supérieurs. Il se creuse également entre la population qui réclame notre présence, et les pouvoirs publics qui laissent se détériorer cette situation qui ne les concerne qu’assez peu, puisqu’ils vivent très bien leur santé dans des centres urbains à l’offre pléthorique, à des tarifs de plus en plus inaccessibles pour la plupart. Les généralistes,eux, sont à 94% en secteur 1 et n’ont pas contribué à l’explosion des dépassements.

Nous sommes aujourd’hui en négociation avec l’Assurance Maladie

Elle produit les chiffres cités ici et fait le même constat. Cette négociation conventionnelle mérite votre attention. Il ne s’agit pas seulement d’encourager l’installation, il faut aussi rémunérer notre exercice tout entier : par un forfait structure pour investir, par une équité de valeur des actes de soins et  par la rémunération de notre travail quotidien de coordination avec les autres professionnels de santé.

Cette future convention doit valoriser notre exercice et apporter la reconnaissance de notre travail, afin d’inciter les jeunes médecins à pratiquer la médecine générale. C’est la condition préalable pour renverser la situation.

Elle doit permettre à la population, qui nous le demande, qui vous le demande, de garder ou retrouver un médecin généraliste traitant pour conserver l’égalité d’accès aux soins pour tous.

Car traiter la médecine générale avec équité et réinvestir sur ce métier est essentiel pour la santé des Français. »
Contacts :

  • Dr Claude LEICHER – Tél : 06 25 20 01 88
  • Dr François WILTHIEN – Tél : 06 13 60 54 31
  • Dr Jacques BATTISTONI – Tél : 06 62 61 09 99

 

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