Après une première proposition en juin dernier, un nouveau projet de la Commission pour encadrer les perturbateurs endocriniens a fuité. La logique suivie ne permettra pas de se débarrasser des substances qui dérèglent notre système hormonal et qui se retrouvent aussi bien dans les plastiques, les pesticides et les peintures.
Réaction de Michèle Rivasi, députée écologiste au Parlement européen et spécialiste des questions de santé :
« Avec la proposition de la Commission, un perturbateur endocrinien pourra être autorisé si « le risque d’exposition de l’être humain est négligeable. » Cette logique de la Commission est dangereuse et constitue un glissement de l’évaluation du danger vers l’évaluation du risque.
Cette proposition de la Commission va à l’encontre du règlement européen sur les pesticides et elle est à nos yeux illégale. Les experts des États membres se prononceront la semaine prochaine en comité sur cette proposition et je souhaite de tout cœur que la France s’y oppose vivement.
Les critères de la Commission qui visent à définir une substance comme un perturbateur endocrinien sont extrêmement strictes et remettent en cause le principe de précaution. La Commission a abandonné une de ses idées initiales de qualifier une substance de perturbateur endocrinien même s’il n’est que « présumé » (presumed) qu’elle ait des effets adverses. Dans sa nouvelle version qui a fuité, la Commission n’entend reconnaître qu’une substance a un effet perturbateur sur notre système hormonal que si cela a été démontré (shows).
En proposant un tel projet, la Commission s’éloigne de la définition de l’Organisation mondiale de la santé qui classe les substances en fonction de leur caractère potentiellement perturbateur endocrinien alors que la Commission, plus stricte, ne prendra en compte que les substances dont on a démontré les effets sur notre système hormonal.
La semaine prochaine, la France enverra des experts en comité pour se prononcer sur cette proposition de la Commission. Pour notre santé et notre environnement, elle doit être rejetée. Madame Royal, qu’allez-vous faire ? »
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