L’enjeu de la désertification médicale des territoires est la première préoccupation des Français en matière de santé et comptera probablement dans leur vote à venir. Il était donc important de connaître et de faire connaître la vision qu’en ont les différents candidats ainsi que les solutions qu’ils proposent pour relever l’un des défis majeurs de notre système de santé.
Dans ce contexte, CHAM, l’Institut Montaigne & Santé au 55 Faubourg organisent l’événement « Des déserts médicaux aux oasis de santé » le jeudi 23 mars, de 17h à 19h, à l’Académie nationale de médecine (16, rue Bonaparte, 75006 Paris).
En présence des responsables des projets Santé des principaux candidats à l’élection présidentielle de 2017 : Olivier Véran pour En Marche!, Noam Ambrourousi pour France Insoumise, Mickaël Ehrminger pour le Front national, Valérie Boyer pour Les Républicains et Nicolas Leblanc pour le Parti socialiste-Europe Ecologie-Les Verts.
Santé : des propositions en rase campagne ?
Si la campagne présidentielle est un événement démocratique majeur pour notre pays, on ne peut que déplorer que le cru 2017 ne se fasse pas sur les idées.
De « boules puantes » en « affaires » aussi sensationnelles qu’éphémères, le climat actuel ne permet pas de faire émerger les visions des candidats et de fait de répondre à la question centrale : quelle France voulons-nous dans 10 ans ? Et en ce qui nous intéresse : comment faire évoluer aujourd’hui notre système de santé pour qu’il réponde aux enjeux de demain ?
François FILLON avait mis sur la table un sujet de fond sur la place respective de l’Assurance Maladie obligatoire et des organismes complémentaires. Comment ne pas se poser cette question alors que l’Assurance maladie rembourse actuellement 91% des soins hospitaliers mais…seulement 65% des soins de ville ? Face au tollé médiatique, le sujet aura rapidement été évacué.
Emmanuel MACRON a posé justement la question de l’investissement dans la prévention. Benoît HAMON concentre ses propositions sur la santé environnementale, qui n’est pas ou peu abordée par ailleurs.
Les questions de fond sont sur la table et commencent à être abordées : place des patients, évaluation de la qualité, maîtrise médicalisée et gestion du risque, accès à l’innovation thérapeutique, coordination des acteurs, pertinence des soins, territorialisation de la politique de santé, liens avec le médico-social, enjeux du numérique, etc…