Le gouvernement a annoncé une refonte des critères permettant de qualifier les zones sous-médicalisées éligibles aux différents dispositifs publics destinés à inciter l’installation dans ces territoires et à renforcer l’offre existante. Cette mesure, qui s’appuie enfin sur une analyse réaliste de la situation des territoires, participe d’une bonne intention.
Pour autant, le SML, s’il ne peut que saluer la nouvelle approche plus pragmatique des zones fragilisées ainsi mise en œuvre, reste très circonspect, voire inquiet, sur les effets qu’elle pourra avoir. En effet, une fois de plus il ne s’agit que d’une annonce. Où sont les moyens supplémentaires ?
Le Gouvernement se borne à élargir la base sans augmenter le budget. Dans cette nouvelle configuration, sans moyens supplémentaires alloués aux dispositifs d’aide à l’installation, en particulier ceux contenus dans la convention médicale lesquels sont en réalité supportés en grande partie par les médecins eux-mêmes, le SML considère que la politique d’incitation va conduire, une fois de plus, à du saupoudrage. Or, le saupoudrage des aides ne saurait constituer une politique d’envergure. Et à nouveau, la profession encourt le risque que les Pouvoirs publics soient tentés de faire rejaillir sur les épaules des médecins libéraux la responsabilité de leur échec pour décrier les incitations et légitimer des mesures attentatoires à la liberté d’installation.
Le SML n’est pas dupe des dangers que représente pour la profession l’échec programmé d’une politique de saupoudrage. Seule une politique réellement ambitieuse dotée de moyens d’ampleur, doublée d’une politique d’aménagement du territoire digne de ce nom permettra d’apporter des solutions efficaces. Encore faut-il ne pas se borner à vouloir coloniser les territoires fragilisés avec des MSP parapubliques pour lesquelles visiblement les moyens existent, comme récemment à Paris où la Ville a aisément débloqué 200 000 € pour la création d’une telle structure. Les moyens existent, le Gouvernement sait où les trouver lorsqu’il s’agit de renforcer l’attractivité de l’hôpital. Que ne le fait-il pour l’attractivité du libéral ?