Suite à une analyse du Haut Conseil de la Santé Publique, la ministre de la Santé a fixé en septembre 2017 les axes principaux de la nouvelle Stratégie Nationale de Santé pour la période 2018-2022.
Après avoir participé à la réunion du 12 octobre 2017 entre le ministère et les principales organisations syndicales et professionnelles de santé, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) a participé à la consultation publique (qui s’est achevée samedi 25 novembre 2017) en formulant les propositions suivantes :
Concernant « La prévention et la promotion de la santé, tout au long de la vie et dans tous les milieux » :
– la promotion d’une alimentation saine par une information spécifique dans les cours de SVT des colleges et lycées, la généralisation du logo NutriScore en tant que système d’information nutritionnelle officiel et son utilisation dans des consultations médicales spécifiques (nouvelles consultations CSO chez l’enfant et consultations équivalentes à créer pour l’adulte) et le contrôle des marges des distributeurs sur les produits « bio »
– la promotion de l’activité physique via une démarche de prise en charge
– une politique ambitieuse contre l’antibio résistance (limitation du recours aux antibiotiques dans l’élevage et utilisation raisonnée des antibiotiques en médecine)
– une amélioration de la pertinence de la lutte contre les pratiques addictives : « re-tricotage » de la loi Evin après les remises en causes survenues lors du précédent quinquennat et politique anti tabac fondée sur les mesures les plus efficaces (non limitées à des actes symboliques),
– une médecine du travail dotée des moyens correspondant à ses missions et la réintégration de l’exposition à des agents chimiques dangereux, aux poussières et aux fumées dans le nouveau compte professionnel de prévention (C3P),
– une révision des politiques de dépistage (ex : cancer du sein) et de vaccination en fonction des données de la science et en accord avec les résultats des consultations citoyennes
– la prévention de la perte d’autonomie par la promotion de l’activité physique, le développement des « cafés alzheimer » ou « bistrot mémoire » et des initiatives du même ordre dans le cadre du maintien cognitif des personnes agées et la prise en charge efficace des pathologies nuisant à l’autonomie des patients.
Concernant « La lutte contre les inégalités sociales et territoriales d’accès à la santé » :
– lutte contre les obstacles financiers aux soins : suppression des franchises médicales et des freins financiers en soins primaires (prise en charge à 100% par la sécurité sociale des actes de soins primaires et suppression des pénalités financières « parcours de soins » des patients consultant en soins primaires ; ces mesures permettant, de surcroit, l’application sans difficulté du tiers payant intégral en soins primaires) et reconnaissance du facteur social en soins primaires (avec la pérennisation des « coursiers sociaux »)
– amélioration de l’offre médicale : rapide résolution, digne et dans de bonnes conditions de sécurité sanitaire, du gachis des médecins « privés de these », prise en charge de la crise du secteur de la santé mentale, revalorisation concrète du statut et des conditions d’exercice des médecins généralistes, installés et remplaçants (à commencer par une amélioration pérenne de leur protection sociale) et amplification des efforts en faveur de la filière universitaire et de la recherche en Médecine Générale (les mesures annoncées par Mme Buzyn en Octobre vont dans le bon sens mais ne sont pas suffisantes, ne serait ce que pour appliquer dans de bonnes conditions la réforme du troisième cycle des études médicales),
– mise en place d’une politique globale d’aménagement du territoire (beaucoup de déserts médicaux sont des déserts socio économiques).
Concernant « La nécessité d’accroître la pertinence et la qualité des soins » :
– négociation multilatérale sur l’évolution de la tarification tenant compte des parcours, de la qualité et de la pertinence des soins et des actes avec remise en cause des rémunération actuelles qui n’ont pas fait la preuve de leur pertinence (ex : item cancer du sein dans la Rémunération sur Objectifs de Santé Publique – ROSP)
– amélioration des coordinations ville – hôpital et médecins – para médicaux
– amplification des procédures de transparence (au minimum) et d’indépendance (au mieux) sur l’information, la formation, la recherche et l’expertise en santé
– amélioration de la formation des professionnels (renforcement du DPC en accord avec les objectifs de transparence et d’indépendance)
Concernant « L’innovation » :
– arrêt du « tonneau des Danaïdes » que représente depuis 2004 le DMP
– appel d’offre public pour des outils d’enregistrement et/ou de partage d’informations de santé, souples, évolutifs, garants des libertés individuelles et évitant la concentration de données par des tiers