« La situation financière des établissements de santé publics est considérée comme critique. Le SMPS, face à ce constat, n’ignore pas les raisons, réelles ou supposées, ayant pu conduire à une telle situation. Il réaffirme la nécessité, dans ces moments difficiles de préserver la confiance des professionnels de santé sans laquelle rien n’est possible.
Mais le SMPS estime aussi qu’il convient, rapidement, de proposer, non seulement une adaptation du modèle de financement, mais une véritable transformation globale du système de santé.
Depuis l’été, le SMPS a multiplié les rencontres pour porter sa vision des établissements de santé, sociaux et médico-sociaux, que ce soit au Ministère des Solidarités et de la Santé, à Matignon, ou plus récemment à l’Élysée. Lors du rendez-vous du 29 novembre à la Présidence de la République, le SMPS est revenu sur la situation des établissements publics de santé, sociaux et médico-sociaux, ainsi que sur les enjeux devant être relevés par leurs professionnels.
Le SMPS a rappelé son attachement à un pilotage du système de santé autour d’une gouvernance resserrée entre décideurs et financeurs, avec des objectifs clairs et transparents, partagés avec les communautés hospitalières, loin des injonctions paradoxales qui se sont multipliées ces dernières années. Le SMPS a notamment souligné la nécessité de maintenir un dialogue fort et étroit entre les ARS et les établissement de santé, qu’ils soient supports ou non des GHT, sanitaires ou médico-sociaux, publics ou privés.
Le SMPS a insisté sur les nécessaires recompositions en cours à l’échelle des territoires, en particulier les GHT. L’enjeu est clairement de réussir les GHT, en articulation forte avec les acteurs médico-sociaux, le secteur privé et la ville. Pour cela, il est essentiel de « déverrouiller » les GHT en levant les blocages, notamment juridiques, qui perdurent sans trouver de réponse.
Un enjeu important est également de relever le défi du développement de la recherche, de l’innovation et du numérique à l’échelle des territoires, autour du CHU, mais également de l’ensemble des acteurs hospitaliers investis sur ces sujets qui préparent les prises en charge de demain. Le SMPS incite fortement tous les établissements de santé à s’emparer de l’article 35 du PLFSS et à porter le maximum d’expérimentations dans les territoires.
Enfin, l’échange a porté sur l’accent à mettre sur la qualité de vie au travail dans toutes ses dimensions et pour toutes les composantes professionnelles. Redonner un pouvoir de discuter et d’agir sur les conditions d’exercice, favoriser l’engagement des personnes et dégager des marges de manœuvre dans un contexte où, directions comme professionnels, ont souvent le sentiment de subir des injonctions venant d’ailleurs. Cela repose sur des mécanismes de responsabilisation, d’autonomie et d’élargissement de l’espace décisionnel. Cela requiert aussi de valoriser, à hauteur de leur responsabilité, les professionnels de santé aux côtés des soignants, et notamment les directeurs et l’encadrement hospitalier, qui construisent aujourd’hui les organisations innovantes territoriales de demain. »