« Des plateformes privées de téléconsultations apparaissent sur la toile. Tout patient peut solliciter l’avis d’un médecin moyennant 3,95 euros la minute, propose par exemple la plateforme Medaviz.
« Lorsque des efforts considérables sont demandés aux professionnels de santé pour permettre une offre de santé de qualité et pour tous, que les assurances n’ont pas de mots assez durs pour dénoncer les dépassements d’honoraires, l’apparition de telles plateformes aux tarifs 2,37 fois supérieurs, est scandaleuse pour les patients et pour les praticiens. Rappelons que le financement à l’étude des téléconsultations serait limité aux patients en ALD ou encore à des territoires sous-médicalisés et les consultations seraient aux tarifs et majorations actuels. Bien loin de ces tarifs ! Ces plateformes ne règlent pas la question de fond de la pénurie médicale. Enfin, de quelle médecine parlons-nous quand le praticien de ces plateformes ne connaît rien de son patient, ni même son nom ? » déclare Jérôme Marty, président de l’UFML Syndicat.
Si le coût n’est pas supporté par le patient mais par sa mutuelle, ou par l’entreprise qui contracteront avec cette plateforme et avec son adhérent ou salarié, les risques sont majeurs. En effet, les payeurs seront ainsi en capacité d’imposer leurs prérequis en matière de service à rendre, et de recueillir des données patients (l’anonymat sur ces plateformes est préservé jusqu’à la rédaction d’une ordonnance).
Pour l’UFML Syndicat, l’objectif de ces plateformes n’est évidemment pas celui de résoudre le problème des déserts médicaux mais de lier une offre médicale à l’organisme qui finance (assurances complémentaires ou entreprises), de favoriser les réseaux de soin, de donner bonne conscience aux politiques, et de dégager des bénéfices sur le dos des patients.
L’UFML Syndicat demande un arrêt immédiat de la « commercialisation » de ce type de service qui affiche l’autorisation de l’ARS alors même que les discussions conventionnelles sur la télémédecine et ses déclinaisons viennent de débuter. Face aux progrès technologiques et aux nouvelles pratiques, l’indépendance des médecins garante d’une médecine de qualité et de la protection des patients, doit être protégée par la loi. »