Le Ministère des Solidarités et de la Santé et l’Assurance Maladie ont officialisé ce jour le lancement national du Dossier Médical Partagé (DMP). Après une première étape d’expérimentation menée pendant 18 mois dans neuf départements, chacun peut désormais ouvrir son DMP, seul ou avec l’aide d’un professionnel de santé.
Gratuit et confidentiel, ce carnet de santé numérique permet d’accéder à ses informations médicales et de les partager avec les professionnels de santé de son choix. Qu’ils soient en ville ou à l’hôpital, ceux-ci peuvent l’alimenter via leur logiciel métier ou depuis le site dmp.fr, favorisant ainsi une meilleure coordination et continuité des parcours de soins.
Parce que le DMP, véritable « mémoire de la santé » de chacun, va permettre d’améliorer la qualité et la sécurité des soins pour tous, tout a été fait pour faciliter sa création, par les professionnels de santé, en ville et dans les établissements de soins, mais aussi sur internet par l’assuré lui-même, ou encore dans les accueils des CPAM et dans les pharmacies.
Dès le 9 novembre prochain, une vaste campagne d’information va soutenir, auprès des patients et des professionnels de santé, le déploiement de ce nouveau service qui s’inscrit au cœur du plan « Ma Santé 2022 » de transformation de notre système de santé mise en œuvre par le Gouvernement.
Améliorer l’information des patients et le lien entre les acteurs de santé pour une meilleure prise en charge médicale
Gratuit et sans caractère obligatoire, le Dossier Médical Partagé a vocation à centraliser toutes les informations concernant le suivi médical et les soins reçus par un patient, aujourd’hui détenues par l’Assurance Maladie et les différents professionnels et établissements de santé qui l’ont pris en charge.
Outre les informations apportées par les professionnels de santé consultés (synthèses médicales, comptes-rendus d’hospitalisation, résultats d’analyses ou d’examens, bilans divers), le DMP est automatiquement alimenté par l’Assurance Maladie à partir de l’historique des soins et des traitements remboursés des 24 derniers mois. Le patient, quant à lui, peut ajouter en quelques clics, depuis l’appli dédiée DMP ou le site dmp.fr, des renseignements utiles à son suivi médical (groupe sanguin, allergies, par exemple). Le DMP facilite ainsi une prise en charge médicale de meilleure qualité en limitant le risque d’interactions médicamenteuses, les allergies ou les incompatibilités de traitements. Il permet aussi d’éviter les examens et les prescriptions redondants.
Garantir une circulation sécurisée des informations de santé
Pour que le patient accepte de partager ses données médicales, par nature confidentielles, des principes rigoureux de sécurité sont mis en œuvre pour assurer leur protection. Tout d’abord, le DMP ne peut être créé qu’avec le consentement exprès du patient. Ensuite, le patient garde le contrôle de ses données de santé puisqu’il choisit les professionnels de santé qui auront le droit d’y accéder. Il peut s’opposer à ce qu’une information soit versée par un professionnel de santé dans son DMP ou encore masquer une information médicale à tout moment, sauf pour le médecin traitant qui doit pouvoir assurer un suivi médical complet de ses patients.
La connexion au DMP est également hautement sécurisée : les professionnels de santé ne peuvent y accéder qu’en étant munis de leur carte CPS1. Quant au patient, il reçoit un code à usage unique par SMS pour s’y connecter. Enfin, les DMP sont conservés par un hébergeur de données de santé ayant reçu un agrément du ministère en charge de la Santé. Les données qui y sont stockées sont cryptées, à partir d’une clé propre à chaque assuré. Ces données ne peuvent être diffusées ou exploitées à des fins commerciales, d’études ou autre.
Une création facilitée, un service appelé à s’imposer dans les usages au même titre que la carte Vitale.
Parce que l’ensemble des patients a vocation à disposer d’un DMP et à bénéficier ainsi d’un meilleur suivi médical partout en France, l’Assurance Maladie s’est attachée à simplifier la création, l’alimentation et l’utilisation de ce nouveau service. A cette fin, de nouveaux canaux d’ouverture des DMP ont été créés :
– directement sur internet sur le site www.dmp.fr2 par le patient lui-même qui pourra créer son DMP seul au moyen des identifiants qui lui seront adressés par l’Assurance Maladie au cours des prochaines semaines ;
– dans les accueils des CPAM qui reçoivent 30 millions de visites chaque année et dont les agents sont habilités à ouvrir un DMP pour les assurés qui le souhaitent ;
– dans les pharmacies qui ont la possibilité depuis juillet 2018 de s’équiper pour créer des DMP. Ce sont ainsi, à ce jour, plus de 300 000 DMP qui ont déjà été ouverts au cours des quatre derniers mois dans près de 8 000 officines.
Alors que 1 882 503 personnes disposent déjà d’un DMP en France3 et que près de 100 000 DMP s’ouvrent chaque semaine à bas bruit, le lancement officiel du Dossier Médical Partagé le 6 novembre, bientôt soutenu par une campagne de communication d’envergure, doit marquer le début d’un large déploiement de ce service destiné à évoluer et à s’enrichir régulièrement de nouvelles fonctionnalités utiles pour les professionnels de santé et les patients. Comme la carte Vitale ou le compte ameli, le DMP a vocation à s’imposer dans les usages de dizaines de millions de patients et de l’ensemble des professionnels de santé qui les suivent au quotidien.
Notes
1) La carte de professionnel de santé (CPS) est une carte d’identité professionnelle électronique dédiée aux secteurs de la santé et du médico-social.
2) Pour les assurés majeurs des régimes suivants : Régime Général, Camieg, Mutuelle Interiale, Cavimac, Enim, MGP, MNH, Solsantis, Harmonie Fonction Publique, CANSSM, LMDE.
3) Au 30 octobre 2018.
Contact presse : presse.cnam@assurance-maladie.fr