Le nombre de découvertes de séropositivité VIH avait été estimé à environ 6 000 en 2016, soit une diminution de 5% par rapport à 2013. Ce nombre n’a pas encore pu être estimé pour l’année 2017, à partir de l’ensemble des déclarations obligatoires reçues à ce jour (estimation qui prend en compte l’exhaustivité de la déclaration obligatoire, les données manquantes et les délais de déclaration), notamment en raison d’une augmentation du nombre de données manquantes.
Il est néanmoins possible de décrire les caractéristiques des personnes ayant découvert leur séropositivité entre janvier 2017 et septembre 2018 sur la base des données brutes. Les hommes ayant des rapports sexuels entre hommes (HSH) et les hétérosexuels nés à l’étranger (dont les ¾ sont nés dans un pays d’Afrique subsaharienne) restent les deux groupes les plus touchés et représentent respectivement 45% et 38% des découvertes en 2017-2018. Les hétérosexuels nés en France et les usagers de drogues injectables représentent respectivement 15% et 1%. Ces proportions sont stables depuis 2015.
Malgré une activité de dépistage en laboratoires qui continue d’augmenter, avec 5,6 millions de sérologies VIH réalisées en 2017, plus d’un quart des découvertes de séropositivité sont toujours trop tardives : 28% des personnes ont été diagnostiquées en 2017-2018 à un stade avancé de l’infection à VIH (nombre de lymphocytes CD4<200/mm3 ou stade clinique de sida). Et la moitié des découvertes de séropositivité (49%) a concerné des personnes qui déclarent n’avoir jamais été testées auparavant. Dans les populations où le dépistage doit être réalisé régulièrement, HSH et hétérosexuels nés à l’étranger, cette proportion est respectivement de 22% et de 62%.
Dans un contexte de prévention combinée du VIH (préservatif, dépistage, prophylaxie pré-exposition-PrEP-, traitement post-exposition, « treatment as prevention »-TASP-), le dépistage du VIH doit donc encore être intensifié dans les populations les plus exposées, afin de réduire la proportion de ceux qui ignorent leur séropositivité pour leur permettre de bénéficier d’un traitement antirétroviral. Le TASP, qui évite la transmission du VIH des personnes séropositives à leurs partenaires, constitue un enjeu majeur pour contrôler l’épidémie.
Le dépistage du VIH doit également être couplé à celui des autres infections sexuellement transmissibles (IST). En 2016, ce sont environ 270 000 infections à Chlamydia et 50 000 infections à gonocoque qui ont été diagnostiquées. Le nombre de ces infections continue d’augmenter en 2017. Bien qu’une partie soit liée à une augmentation des pratiques de dépistage des IST, cela témoigne cependant d’une augmentation réelle de l’incidence.
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