Le rôle clé des infirmières dans l’identification et la prévention de la traite des êtres humains marque la dernière journée du Congrès du Conseil International des Infirmières à Singapour
Singapour ; Genève (Suisse), le 1er juillet 2019 – Durant le dernier jour du Congrès du Conseil International des Infirmières qui se tient à Singapour, deux experts des questions humanitaires et de la traite des êtres humains – Cindy McCain et Kevin Hyland – se sont adressés à plus de 5000 infirmières et infirmiers.
Cindy McCain, entrepreneuse, philanthrope, enseignante et activiste humanitaire américaine, a prononcé, lors de la séance du matin, un discours consacré à la prestation de soins compassionnels aux victimes et aux survivants de la traite des êtres humains
« Vous êtes en première ligne. Vous êtes des leaders et des faiseurs d’opinion. A moins que vous ayez reçu une formation sur les signes de la traite des êtres humains, nous n’y arriverons pas. C’est un appel à l’action ! »
« Il est essentiel de mettre les outils d’évaluation de la traite des personnes entre les mains du plus grand nombre possible de professionnels de la santé « , a-t-elle ajouté.
Présidente du McCain Institute, co-présidente du comité de lutte contre la traite, créé par le Gouverneur de l’État d’Arizona, Mme McCain, veuve de John McCain, Sénateur des États-Unis, a joué un rôle majeur dans la prise de conscience au sujet de la traite des êtres humains.
Le même thème a été repris pendant la séance de clôture du Congrès du CII par Kevin Hyland, OBE, membre du Groupe d’experts du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains, ancien Commissaire indépendant chargé de la lutte contre l’esclavage au Royaume-Uni.
M Highland a demandé à Mme McCain pourquoi les infirmières étaient absentes de certains processus de prise de décision et de discussions.
Mme McCain a répondu, « C’est de l’ignorance, à mon avis, de la part des acteurs du changement. Nous avons besoin d’infirmières et c’est à nous et à vous toutes et tous de vous asseoir autour de cette table. »
M Hyland a décrit la prévalence et la nature de la traite des êtres humains, avant d’insister sur le fait que la profession infirmière peut concevoir des stratégies pour identifier les victimes de la traite et renforcer la prévention en tant que mesure de santé publique.
Pour sa part, le CII, avec le soutien de la direction RH de la Direction Générale des Services de la Santé (HSE) et de la Faculté des Sciences Infirmières et des Sages-femmes, Collège Royal des Chirurgiens d’Irlande, a présenté aujourd’hui un aide-mémoire destiné au personnel infirmier, intitulé La traite des êtres humains – Ce que les infirmières doivent savoir. Le document décrit les types de traite, les signes auxquels prêter attention et les mesures à prendre en cas de soupçon de traite.
Un récent rapport sur la traite des personnes publié par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) montre que si le nombre de condamnations pour des faits de traite est en augmentation, deux pays sur cinq couverts par le rapport n’avaient pas recensé la moindre condamnation.
Howard Catton, Directeur Général du CII, a déclaré : « Les infirmières, qui sont en première ligne de la santé, prennent soin des populations les plus vulnérables, en particulier dans les contextes de soins de santé primaire. Elles sont par conséquent bien placées pour identifier les signes de traite chez les victimes potentielles, signes tant physiques, mauvais traitements, malnutrition, que mentaux, soumission, confusion, peur et manque d’estime de soi. Les infirmières ont le devoir de protéger les personnes en danger et de signaler aux autorités les cas de traite dont elles sont témoins. »