Santéclair a lancé en juin 2019 l’Observatoire des parcours de soins des Français en partenariat avec Harris Interactive. Les résultats portant sur la deuxième thématique, « les Français et la médecine de ville »(a), livrent de précieux enseignements sur la relation des Français avec leur(s) médecin(s) et sur leurs attentes en matière de nouveaux modes de consultation.
Comme toutes les études le montrent, les Français témoignent de façon très largement majoritaire d’une grande confiance et d’une grande satisfaction vis-à-vis de leurs médecins, qu’ils soient généralistes ou spécialistes. Les niveaux de satisfaction concernant les qualités professionnelles et humaines de leurs médecins généralistes atteignent ou dépassent les 90 % sur quasiment tous les critères testés. Des scores identiques sont attribués aux médecins spécialistes sur les critères de compétences, de qualité de la pratique et d’écoute de leurs patients… On note cependant une préoccupation manifeste de nombreux Français sur la question de l’accès aux soins, alors que se développent les déserts médicaux et que le manque de permanence des soins le soir et le week-end entraine un engorgement des services d’urgences. Dans certains cas, le développement de nouveaux modes de consultation peut être une réponse adaptée, une part croissante de Français s’y affirmant favorable.
Le médecin traitant : un rôle central unanimement reconnu, mais des difficultés d’accès qui subsistent
Les Français sont plus de 9 sur 10 à considérer comme indispensable le fait d’avoir un médecin traitant tant pour la qualité de leur suivi médical et la coordination de leur parcours de soins, que pour l’optimisation de leurs remboursements par l’assurance maladie. Ils sont d’ailleurs 94 % à déclarer spontanément en avoir un. Parmi cette immense majorité de Français ayant un médecin traitant, une minorité substantielle de 19 % indique cependant qu’il leur a été difficile de le trouver. Et, parmi les 5% de Français qui indiquent ne pas avoir de médecin traitant, ils sont 30% à affirmer être dans cette situation en raison de l’impossibilité d’en trouver un à proximité de chez eux ou qui réponde à leurs attentes. Alors que les Français se révèlent unanimement convaincus de l’importance de disposer d’un médecin traitant, rien ne garantit systématiquement l’accès effectif de chacun à la désignation d’un médecin traitant… et encore moins de pouvoir réellement le choisir, notamment pour les personnes tenant à faire jouer certains critères leur paraissant importants pour la qualité et la commodité de leur suivi médical.
L’enjeu de la permanence des soins : plus de 50% des moins de 50 ans disent avoir des difficultés à se rendre disponible aux horaires de consultation
Si les Français se disent satisfaits à 92% des horaires auxquels ils peuvent consulter leur médecin généraliste, ils sont plus du tiers à déclarer avoir régulièrement des difficultés pour se rendre disponible aux horaires d’ouverture de son cabinet (37% : 30% de temps en temps et 7% souvent). C’est même plus de 50% chez les moins de 50 ans (52% des 35-49 ans et 57% des moins de 35 ans). Par ailleurs, seuls 20% des Français indiquent obtenir un rendez-vous le jour même lorsqu’ils souhaitent consulter leur médecin généraliste et ils sont 26% à faire part de délais d’attente d’au moins une semaine.
Concernant les médecins spécialistes, les Français les considèrent globalement comme moins accessibles : d’un point de vue économique d’abord (« seuls » 52% les perçoivent comme financièrement accessibles à tous), mais aussi sous l’angle géographique et en termes d’horaires ou de délais avant d’obtenir un rendez-vous (48% les perçoivent comme facilement accessibles et disponibles selon ces deux derniers critères géographiques et temporels).
Au total ce sont 4 Français sur 10 qui déclarent avoir déjà rencontré des difficultés pour trouver un médecin spécialiste, les moins de 50 ans apparaissant comme les plus exposés notamment les 35-49 ans qui sont 47% à avoir été confrontés à des difficultés en la matière.
Pour les actifs, la question des horaires de consultation constitue donc un véritable enjeu en termes de facilitation de l’accès aux soins.
Favoriser le déploiement de nouveaux modes de consultation : 4 Français sur 10 se disent prêts à recourir à la téléconsultation
Face aux difficultés que peuvent rencontrer les Français lorsqu’ils ont à consulter un médecin, en particulier s’agissant des questions d’accessibilité horaire et géographique, les opportunités représentées par les nouveaux outils de consultation notamment à distance commencent tout juste à émerger parmi les solutions auxquelles ils envisageraient de recourir. Globalement, qu’il s’agisse de téléconsulter un médecin généraliste comme un médecin spécialiste, 4 Français sur 10 se disent aujourd’hui prêts à y recourir.
Cette appétence pour la téléconsultation est notablement plus forte parmi les populations plus jeunes (chez les moins de 35 ans, 50% et 48% d’acceptation selon que ce soit avec un médecin généraliste ou spécialiste), chez les actifs (en particulier les actifs de catégories socioprofessionnelles supérieures, 48% d’acceptation avec un médecin généraliste et 50% avec un spécialiste) ou encore dans l’agglomération parisienne (48% d’acceptation avec un médecin généraliste et 46% avec un spécialiste). Ce sont donc les mêmes catégories de population qui disent éprouver des difficultés liées aux horaires d’ouverture des cabinets médicaux et qui semblent les plus ouvertes à la téléconsultation. A ce titre, si la téléconsultation ne peut être l’unique solution apportée à la problématique de l’accès aux soins, il est incontestable que son développement représente une opportunité à promouvoir auprès de ce type de public.
Une perception positive des services proposés par les complémentaires en matière de téléconsultation : deux tiers des Français déclarent avoir confiance en leur complémentaire santé pour les conseiller
On le sait, la tension sur la disponibilité des ressources médicales n’est pas prête de s’estomper. En parallèle, on voit certains patients être de plus en plus demandeurs d’autonomie dans la gestion de leur santé et la coordination de leur parcours. Et ces patients peuvent disposer de moyens toujours plus performants pour leur permettre de le faire, en particulier lorsqu’il s’agit de problèmes de santé et de choix thérapeutiques par rapport auxquels il est utile de bénéficier d’un avis médical rapide voir immédiat.
C’est dans ce contexte que deux tiers des Français (66%) déclarent avoir confiance envers leur complémentaire santé pour les conseiller sur des solutions permettant de réaliser des téléconsultations. Et on retrouve ici des niveaux de confiance plus élevés auprès des moins de 50 ans, en particulier les 35-49 ans qui sont 75% à affirmer faire confiance aux conseils apportés par leur complémentaire santé comme intermédiaire pour l’orientation vers un service de téléconsultation, ainsi qu’auprès des actifs (69% et 73% respectivement parmi les CSP+ et les CSP -).
Aussi, pour la soutenabilité de notre système de santé, il serait utile de tirer profit de ces constats en reconnaissant l’intérêt, à la fois collectif et individuel, que puissent être davantage diversifiées les modalités de sollicitation d’une ressource médicale en fonction du ressenti du patient : dans un certain nombre de cas, il peut estimer plus adapté de disposer d’un avis médical ponctuel mais immédiat. C’est le rôle que peuvent jouer les services de téléconsultation comme ceux proposés par Santéclair à ses bénéficiaires, et plus généralement les organismes complémentaires d’assurance maladie à leurs assurés. Face à certains obstacles très factuels dans l’accès aux soins, il semble intéressant d’envisager toute la diversité des solutions pouvant être adaptées au profil de chaque patient, non pas pour remplacer les modes de consultation traditionnels mais en plus de ceux-ci pour mieux les réserver aux personnes et aux situations qui ne présentent pas le besoin, l’envie ou la possibilité d’être prises en charge à distance dans l’immédiateté.
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