Entre 2016 et 2018, l’ANAP a accompagné une trentaine d’équipes hospitalières volontaires pour améliorer le parcours de leurs patients. Ce suivi au long cours a permis d’explorer plusieurs dimensions afin d’ajuster la durée de séjour hospitalier au seul besoin du patient. L’ANAP propose aujourd’hui une synthèse de ces retours d’expériences.
Adapter la prise en charge pour une juste durée de séjour correspond à une logique qui est assez récente. Elle s’ancre pleinement dans la qualité des soins.
Ajuster les durées de séjour et développer les prises en charge ambulatoires substitutives permet de répondre à la demande des patients dont la plupart souhaite retourner le plus vite possible dans leur milieu de vie. Cela permet également de minimiser les complications liées à l’hospitalisation (déficit cognitif, perturbation de la vie sociale, démobilisation de l’entourage et passivité des patients).
Quelles pistes ?
· Adapter l’offre hospitalière pour mieux accueillir le patient : les patients et les professionnels changent, leurs besoins aussi. Il convient de réfléchir au dimensionnement des unités de médecine et de chirurgie et à l’augmentation des besoins de prise en charge en médecine post-urgences et polyvalente. En effet, certains services peuvent aujourd’hui être surdimensionnés et cacher cette réalité en accueillant des patients qui ne relèvent pas de leur spécialité.
· Développer les prises en charge alternatives : les nombreux patients dits intermédiaires nécessitent une prise en charge qui ne requiert ni un environnement d’unité de chirurgie ambulatoire, ni d’hôpital de jour de médecine. L’évolution des polypathologies et de la dépendance impose un nouveau regard sur l’offre hospitalière. Anticiper l’évolution de la tarification pourrait être nécessaire dans ce sens.
· Poursuivre le développement de l’ambulatoire : il existe des potentiels de développement à l’initiative des équipes médico-soignantes que ce soit en chirurgie comme en médecine. Cependant, les enjeux sont différents. Alors que pour la chirurgie ambulatoire on se place du côté du challenge médico-chirurgical, pour la médecine ambulatoire en hôpital de jour, le défi est organisationnel. Pour quels actes, quelles pathologies et dans quels délais est-il raisonnable de proposer une prise en charge ambulatoire substitutive ? Ces questions sont complexes car une grande majorité de patients d’hospitalisation conventionnelle n’est pas éligible à une prise en charge ambulatoire.
Les points clefs à prendre en compte
· Convaincre plutôt que contraindre,
· Impliquer les équipes de terrain,
· Anticiper les conséquences d’une nouvelle offre hospitalière : mutualisation ; polycompétence souvent assimilée à une perte d’expertise ; définition de la gouvernance ; densification des soins pour les patients complexes demeurant en hospitalisation conventionnelle.
Les avantages secondaires
Au-delà de la qualité de prise en charge du patient, travailler sur une juste durée de séjour permet aussi de dégager des solutions concernant l’aval des urgences et désengorger ces services. Ainsi la réflexion sur le développement des unités de médecine polyvalente destinées à prendre en charge, sur une durée limitée, des patients en attente d’orientation en établissement soit d’un retour à domicile, peut fournir des solutions. La logique est identique pour le développement des unités de médecine polyvalente, chargées d’accueillir et de traiter des patients polypathologiques issus des urgences ou non.
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