Parution de BEH 5 composé de 3 articles :
•Déterminants de la létalité à la suite d’une hospitalisation pour un accident vasculaire cérébral en France, 2010-2015, Améile Gabet et coll., Santé publique France
L’objectif de cette étude était de décrire la létalité précoce et tardive suite à un accident vasculaire cérébral (AVC) en France, d’en étudier les évolutions entre 2010 et 2015 et d’en étudier les déterminants.
En 2015, sur les 73 124 personnes hospitalisées pour un AVC constitué, la létalité précoce s’élevait à 15,3% et la létalité tardive à 11,5%, soit une létalité cumulée à un an de 26,8%. La non-admission dans une unité neurovasculaire avec soins intensifs, un âge avancé, la présence de comorbidités et le fait de résider dans une commune socialement plus défavorisée étaient associés à un risque plus élevé de létalité précoce et de létalité tardive, quel que soit le type d’AVC. Le sexe féminin était associé à une moindre létalité tardive.
Entre 2010 et 2015, une diminution significative de la létalité précoce et tardive a été observée pour les AVC ischémiques uniquement.
La létalité suite à un AVC, aussi bien précoce que tardive, reste élevée en 2015, malgré des améliorations importantes de l’organisation de la filière de soins et du déploiement des unités neurovasculaires. La proportion importante de patients décédant au-delà de 30 jours après l’admission à l’hôpital, phase considérée comme aiguë, souligne l’importance d’optimiser le suivi post-AVC et la coordination des soins.
•Disparités départementales de la létalité à 30 jours après un accident vasculaire cérébral ischémique en France, 2013-2015, Amélie Gabet et coll., Santé publique France
L’objectif de notre étude était de décrire les disparités départementales de la létalité à 30 jours (létalité précoce) suite à une hospitalisation pour un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique en France métropolitaine.
Au niveau national, la létalité à 30 jours parmi les 163 596 AVC ischémiques hospitalisés entre 2013 et 2015 s’élevait à 10,4%. Les taux de létalité précoce standardisés variaient entre les départements de 8,1% (Paris) à 14,2% (Vosges). L’âge, la présence d’un déficit moteur, les comorbidités, un antécédent d’AVC, la prise d’un traitement antihypertenseur, la défaveur sociale ainsi que la densité de lits USINV (unités de soins intensifs neurovasculaires) et l’admission dans ces unités expliquaient 43% de la variabilité entre les départements. Après prise en compte de ces facteurs, la variabilité demeurait importante. Si certains départements conservaient une létalité basse (Finistère, Moselle, Maine-et-Loire, Ille-et- Vilaine, Haute-Garonne et Manche) ou élevée (Vosges, Alpes-Maritimes, Var, Seine-Maritime et Dordogne) après tous les ajustements, d’autres voyaient leurs taux de létalité évoluer vers une létalité plus élevée ou plus basse après ajustement.
D’importantes disparités départementales de la létalité à 30 jours suivant une hospitalisation pour un AVC ischémique ont été mises en évidence en France métropolitaine. Un quart de la variabilité interdépartementale de la létalité à 30 jours s’expliquait par les facteurs individuels et 17% par des différences de prise en charge, notamment l’admission en USINV, le reste de la variabilité restant inexpliquée.
•Prévention, dépistage et prise en charge de l’HTA en France, le point de vue des médecins généralistes, France, 2019, Clémence Grave et coll., Santé publique France
L’hypertension artérielle (HTA) est une pathologie chronique fréquente qui constitue un facteur de risque cardiovasculaire important. Son diagnostic et sa prise en charge sont principalement effectués par les médecins généralistes (MG). Dans ce contexte, l’objectif de cette étude était de décrire les opinions et ressentis des MG français sur l’HTA.
Au total, 753 MG ont répondu au questionnaire et ont été inclus dans les analyses ; 83% des MG se sont déclarés fortement impliqués dans la prévention de l’HTA. Les automesures tensionnelles (AMT) et les mesures ambulatoires (MAPA) sont très utilisées pour le diagnostic d’HTA. Dans cette enquête, 96% des médecins proposaient une modification des habitudes de vie en première intention lors de la prise en charge des patients hypertendus, dont 52% associant un traitement médicamenteux. Cependant, 93% des médecins ont rapporté que leurs patients émettaient des réserves face à la prescription de traitements antihypertenseurs. Les principales réserves aux traitements et limites à l’observance thérapeutique soulignées par les MG concernaient les difficultés d’acceptation et de compréhension de la maladie par le patient hypertendu, surtout en l’absence de symptômes.
Cette étude a souligné que, selon le ressenti des médecins généralistes, le manque de temps en consultation était un frein à la démarche de prévention et que la mauvaise connaissance et compréhension de la maladie par les patients restaient des limites à l’observance thérapeutique et au contrôle de l’HTA dans la population française.
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