Alors que les recommandations liées à la gestion du risque canicule en période d’épidémie viennent d’être publiées, le réseau Uniopss-Uriopss alerte le gouvernement sur la fatigue et le besoin de repos des professionnels et des bénévoles des secteurs sanitaire, social et médico-social, mais aussi des aidants familiaux, à l’approche des mois chauds et de leur départ en congés. Il réclame dès à présent des mesures appropriées pour prévenir les risques identifiés.
La crise, qui bouscule le pays depuis plusieurs mois, a mis les équipes des établissements et services sanitaires, sociaux et médico-sociaux à rude épreuve. Si la mobilisation de l’ensemble des professionnels, des bénévoles et des aidants a été exemplaire pour gérer l’épidémie liée au COVID-19, d’autres défis restent à relever, parmi lesquels la gestion de l’été.
Epuisement, départs en vacances, garde et scolarité d’enfants, manque de bénévoles, canicule, protocole d’éviction des personnels et des bénévoles présentant des symptômes du COVID-19 ou cas contacts, répit des aidants… Autant de sujets qui préoccupent aujourd’hui les établissements et services qui ont à cœur d’assurer au mieux la continuité de l’activité, dans un cadre sécurisé et sécurisant, tant pour les professionnels que pour les personnes accompagnées, pour les trois mois à venir.
Une enquête Flash sur les problématiques de recrutement pendant l’été, lancée l’année dernière par l’Uniopss, a notamment mis en exergue le renforcement de ces difficultés depuis deux ans, ainsi que l’impact du manque de personnel sur la qualité de l’accompagnement des personnes. Pour de nombreux directeurs, qui ont témoigné à cette occasion, le respect des consignes liées au plan bleu s’est fait au détriment des conditions de travail des professionnels : glissement de tâches, rappel de personnels en congés, réorganisation des horaires de travail, surcharge de travail, sollicitation des familles et des bénévoles pour intervenir en renfort.
Sans anticipation de ces difficultés à venir, les constats ont toutes les chances de se répéter, voire de s’aggraver du fait de l’épuisement des équipes. D’autant plus que les recommandations relatives à la mise en place des mesures de refroidissement corporels et le retour aux gestes anciens (utilisation de gants d’eau fraiche, de draps humides, de poches de glace) afin d’éviter les flux d’air du fait du COVID-19, impliquent une présence humaine particulièrement exigeante.
Les consignes relatives au confinement puis au déconfinement, ont également entrainé une réorganisation dans l’urgence des établissements et services. L’engagement de ces professionnels a été important pour continuer d’accompagner les publics : accueil 24h/24, visites à domicile quotidiennes pour les situations complexes… Il est ainsi nécessaire de mettre en place des solutions afin de permettre le repos des professionnels et des aidants. A cet égard, le départ prioritaire en colonies de vacances pour les enfants protégés en situation de handicap, le parrainage de proximité, les accueils de loisirs, les séjours de vacances adaptées et le développement d’offres de répit sont autant d’outils mobilisables et nécessaires pour soulager les professionnels des structures collectives, l’accueil familial mais également les aidants.
Qui plus est, il est chaque année constaté une chute des bénévoles mobilisables pendant la période estivale. Cette baisse risque d’être d’autant plus forte cet été, puisque bon nombre de bénévoles, considérés comme population à risque, n’ont pas encore pu reprendre leurs activités. Les associations du secteur social en sont particulièrement inquiètes, d’autant que les conséquences de la crise économique vont se faire sentir dans les semaines à venir et qu’il est primordial de pouvoir maintenir une continuité de l’activité, de l’aide alimentaire par exemple, pour éviter un drame social.
A ces problématiques s’ajoute celle de la sécurisation des financements des ESSMS. La crise a en effet engendré d’importants surcoûts, en particulier liés à la gestion des professionnels (renfort en personnel, heures supplémentaires…). Cette question appelle ainsi des réponses rapides, notamment pour assurer les besoins en renforts de personnels en vue de l’été.
L’Uniopss souhaite donc que toutes les mesures et dispositifs destinés à apporter un renfort RH – incitations financières, réquisitions, mobilisation des étudiants en santé, astreintes gériatriques, équipes mobiles, réserves sociales, médico-sociales, sanitaires et civiques – continuent d’être mobilisés et largement déployés, afin de soulager l’ensemble des professionnels des établissements et services, déjà éprouvés par la gestion de l’épidémie COVID-19. La qualité de l’accompagnement des personnes, comme la santé des professionnels et des aidants, sont en jeu.
Contact presse : Valérie Mercadal – 01 53 36 35 06 – vmercadal@uniopss.asso.fr