Santé Publique France vient de publier le BEH 21. Ce numéro contient deux article et un errata.
- Infections associées aux soins en établissement de santé : résultats de l’Enquête nationale de prévalence 2017, France, Côme Daniau et coll., Santé publique France
L’Enquête nationale de prévalence (ENP) sur les infections associées aux soins (IAS) en établissement de santé (ES) est répétée tous les cinq ans. En 2017, elle avait pour objectif de mesurer la prévalence de ces infections et de décrire les patients infectés en établissement de santé. L’enquête a été réalisée sur un échantillon représentatif des ES français par sondage aléatoire avec stratification sur la région et la catégorie d’établissement. Entre le 15 mai et le 30 juin 2017, 403 établissements de santé ont participé et inclus 80 988 patients.
En 2017, un patient sur 20 hospitalisés en ES était infecté (4,98% IC95%: [4,62-5,36]). Cette prévalence n’a pas diminué entre 2012 et 2017 alors que les enquêtes antérieures avaient montré une diminution constante depuis 2001. En 2017, la prévalence des patients infectés a augmenté en court séjour, en particulier en services de chirurgie, par rapport à 2012. Elle a également augmenté chez les patients présentant certains facteurs de risque d’infection : être atteint d’une affection maligne, avoir été opéré depuis l’admission, avoir un dispositif invasif à demeure le jour de l’enquête et en particulier un cathéter.
Les quatre principales localisations des infections associées aux soins en ES représentant 71,5% des sites infectieux documentés – voies urinaires (28,5%), sites opératoires (15,9%), pneumonies (15,6%), bactériémies (11,4%) – étaient identiques en 2012 et 2017. Cependant, la part des infections du site opératoire (ISO) parmi l’ensemble des infections a augmenté en 2017 par rapport à 2012, dépassant celle des pneumonies.
Les quatre micro-organismes les plus fréquents étaient Escherichia coli, Staphylococcus aureus, Enterococcus faecalis et Pseudomonas aeruginosa représentant la moitié des micro-organismes isolés d’IAS.
La diminution de la prévalence des patients infectés par S. aureus résistant à la méticilline (SARM) entre 2012 et 2017 confirme la diminution des infections à SARM déjà constatée par les ENP depuis 2001. La prévalence des patients infectés par des entérobactéries résistantes aux céphalosporines de 3e génération (C3G) est restée stable entre 2012 et 2017 ; celle des patients infectés par des entérobactéries productrices de β-lactamases à spectre étendu (EBLSE) a augmenté sur la période.
Ces résultats incitent à poursuivre les actions de prévention ciblées sur les infections les plus fréquentes et les plus graves, en particulier les ISO, les bactériémies et les pneumonies.
- Traitements antibiotiques en établissement de santé : résultats de l’Enquête nationale de prévalence 2017, France, Côme Daniau et coll., Santé publique France
Un des objectifs de l’Enquête nationale de prévalence (ENP) 2017 était de mesurer et de décrire la prévalence des patients traités par antibiotique en établissement de santé et de la comparer aux données de l’ENP 2012.
L’enquête a été réalisée sur un échantillon représentatif des établissements de santé français par sondage aléatoire avec stratification sur la région et la catégorie d’établissement. Entre le 15 mai et le 30 juin 2017, 403 établissements de santé ont participé et 80 988 patients ont été inclus.
La prévalence des patients traités par antibiotique a diminué en 2017 (15,12%, IC95% [14,22-16,06]) alors qu’elle était stable entre 2006 et 2012 (16,60%). Elle a en particulier diminué dans plusieurs secteurs de soins : en obstétrique, en soins de suite et de réadaptation (SSR) et en soins de longue durée (SLD). Elle restait la plus élevée dans les services de réanimation, secteur dans lequel un patient sur deux était traité par antibiotique.
La prévalence des patients traités par antibiotique a diminué chez les enfants de moins de 15 ans et les patients âgés de plus de 65 ans, ainsi que chez les patients les moins fragiles (patients non immunodéprimés et ceux atteints d’une maladie non fatale), ce qui pourrait suggérer un usage mieux maîtrisé des antibiotiques chez ces groupes de patients.
La dose d’antibiotique prescrite s’écarte à la hausse de la dose définie journalière (DDJ) pour l’amoxicilline et l’association amoxicilline-acide clavulanique, comme rapporté dans la littérature.
La durée des antibioprophylaxies chirurgicales, souvent prolongées au-delà de 24 heures, pose question au regard des recommandations actuelles. Elle n’a pas baissé depuis 2012 sauf dans les services de chirurgie orthopédique et traumatologique.
Un traitement sur cinq a fait l’objet d’un changement pour le même motif de prescription. Ce changement conduit plus fréquemment à une escalade qu’à une désescalade thérapeutique.
La baisse de la prévalence des patients traités par antibiotique encourage à poursuivre les actions en faveur du bon usage des antibiotiques.
- Errata : Plusieurs erreurs se sont glissées dans le BEH « Recommandations sanitaires pour les voyageurs, 2020 »
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