« L’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2021 a débuté en séance publique à l’Assemblée nationale. Le Gouvernement a présenté ce budget comme étant hors normes afin de répondre aux enjeux de l’épidémie de Covid-19. Mais le Syndicat des médecins libéraux (SML) constate et regrette qu’il se borne pour l’essentiel à mettre en œuvre les dispositions en faveur de l’hôpital arrêtées dans le cadre du Ségur de la santé. Au-regard des revalorisations de salaires et de l’effacement des dettes des hôpitaux publics, pour plusieurs milliards d’euros, seuls 300 millions d’euros ont été inscrits en direction de la ville.
Le SML juge ce budget indigent et reproche au Gouvernement de n’avoir toujours pas pris conscience des limites des hôpitaux durant la première vague de la pandémie de Covid-19. Pour éviter que les hôpitaux ne soient à nouveau débordés, il était impératif de transformer l’organisation des soins en s’appuyant sur la médecine de ville libérale.
Miser davantage sur la médecine libérale en développant la coordination et les solutions d’organisation pragmatiques est plus que jamais l’enjeu de la fin du quinquennat, si l’ambition de l’Exécutif est toujours de développer les prises en charge à domicile et, demain, de favoriser le maintien à domicile des personnes dépendantes.
Or le budget présenté au suffrage des députés ne contribue en rien à ces objectifs. Au contraire, il introduit de la complexité et veut priver les médecins libéraux de la juste reconnaissance dont ils ont besoin. Le terme de la convention médicale est repoussé au-delà de 2023, privant les médecins de toute perspective de revalorisation avant trois ans au mieux. L’engagement pris par le Gouvernement d’abroger l’article 99 de la LFSS 2017 n’est pas tenu. Ce texte permet au directeur général de la Cnam de revoir à la baisse le montant des honoraires médicaux. C’est encore la forfaitisation des honoraires des praticiens exerçant dans les services d’urgence des cliniques.
Aucune simplification ni aucune amélioration ne sont apportées pour faciliter et financer les organisations libérales de soins coordonnées comme les équipes de soins ouvertes. Or elles doivent pouvoir, comme les autres structures d’exercice coordonné, bénéficier du fonds pour la modernisation et l’investissement en santé, et le travail de coordination de leurs membres doit être rémunéré.
Enfin, si le prolongement de la prise en charge des téléconsultations est utile dans le contexte épidémique actuel, le SML considère qu’il ne faut pas en faire un cheval de Troie pour la généralisation du tiers payant alors qu’une solution de dispense d’avance de frais, pilotée par les professionnels de santé libéraux et garante de leur indépendance, est disponible.
Le SML rejette donc le PLFSS 2021 tel qu’il est présenté. Le Syndicat appelle le Gouvernement et les parlementaires à revoir le PLFSS 2021 en le complétant pour que les médecins libéraux, premiers et derniers remparts aujourd’hui avant l’hôpital, soient soutenus et bénéficient d’un investissement rapide à la hauteur des enjeux auxquels notre système de santé, en pleine désorganisation, est confronté. »
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