Paris, le mardi 27 novembre 2012 – Voici près de trois ans que la biologie médicale vit dans l’expectative. En janvier 2010 était promulguée une ordonnance jetant les bases d’une réforme de la biologie médicale, rendue en partie obligatoire par certaines directives européennes. Si le texte n’a pas été unanimement rejeté, il a cependant cristallisé de nombreuses critiques. Beaucoup notamment ont redouté qu’il ne signe la mort des laboratoires d’analyse de proximité. Ces réticences ont trouvé leur écho dans certaines décisions juridiques et dans de multiples revirements législatifs, tant est si bien qu’aujourd’hui le secteur n’échappe pas à un certain malaise.
Marisol Touraine économe sur la question des tarifs des biologistes
Celui-ci semble avoir été en partie perçu par le ministre de la Santé, Marisol Touraine, invitée hier de la journée de l’Ordre des pharmaciens. « J’ai entendu vos inquiétudes sur l’environnement de la biologie, qui a connu des évolutions majeures ces dernières années. La concentration importante de laboratoires a engendré des difficultés d’entrée sur le marché libéral pour les jeunes biologistes » a-t-elle analysé avant de constater « le monde de la biologie a besoin d’être rassuré». Pour ce faire, une proposition de loi devrait être déposée dès le mois de janvier a-t-elle promis. Cette annonce ne pourrait cependant qu’imparfaitement satisfaire les biologistes, notamment parce que la teneur même du texte demeure imprécise, mais surtout parce que les revendications tarifaires des biologistes n’ont été l’objet d’aucune annonce de la part du ministre. Or, elles sont également à l’origine de leur colère et constituaient la principale raison de leur mouvement de grève début novembre : ils refusent de devoir continuer à subir des baisses systématiques de leurs cotations à la faveur des lois de financement de la Sécurité sociale annuelles.
Vente de médicaments sur internet : une « préoccupation » ministérielle
Marisol Touraine n’a cependant pas répondu directement aux biologistes sur ce point. Elle n’a pas non plus fait écho aux interrogations de la présidente de l’Ordre, Isabelle Adenot quant à la publication prochaine d’un décret sur les sociétés de participation financière de professions libérales et n’a pas évoqué le texte toujours en attente sur la préparation des doses à administrer. Le seul sujet brûlant, outre la biologie médicale, sur lequel elle s’est exprimée concerne la vente de médicaments sur internet. Elle a assuré les pharmaciens qu’il s’agissait d’une de ses préoccupations et a estimé qu’il importait « d’examiner rapidement les enjeux liés à cette question et réfléchir à ce qui doit être encadré en complément du droit européen, afin que ne soit pas remis en cause le rôle essentiel des pharmaciens ».
Aurélie Haroche