Les derniers chiffres publiés par l’Assurance Maladie d’une part, et le Comité de Suivi Statistique de l’ONDAM d’autre part, montrent que la distorsion entre les soins de ville et l’hôpital s’aggrave.
La sous-réalisation de l’ONDAM 2012, chiffrée à 350 millions d’euros est imputable exclusivement aux soins de ville alors que le secteur des hôpitaux affiche une sur- exécution estimée entre 363 et 462 millions d’euros. Les 415 millions d’euros de crédits mis en réserve en début d’exercice ne suffiront donc pas à financer la totalité de ce nouveau dérapage, si bien qu’il sera en partie supporté par les soins de ville.
Les médecins libéraux sont considérés par le Gouvernement comme une source de financement pour l’hôpital, qu’il s’agisse des décotes tarifaires ou de la confiscation des fonds conventionnels à la formation continue des médecins.
Pour la CSMF, premier syndicat médical français, cette dérive est totalement inacceptable et conduit à une situation de blocage. Les médecins libéraux sont excédés d’être considérés comme une variable d’ajustement des déficits de l’hôpital et rien ne justifie qu’ils le soient.
La CSMF considère que les chiffres auraient dû conduire le Gouvernement à une politique d’investissement massif sur la médecine de ville afin d’engager une véritable déshospitalisation de notre système de soins pour alléger le poids de l’hôpital sur les dépenses de soins. Malheureusement, la CSMF ne peut que constater que le Gouvernement s’y prend à l’envers en pressurant les médecins libéraux.
La CSMF estime qu’il n’est plus possible au Gouvernement, de Bercy à Ségur, de faire l’économie d’un débat ouvert et transparent. C’est pourquoi la CSMF exige l’ouverture d’une discussion sur ce sujet dans le but de trouver les voies d’un nouvel équilibre entre ville et hôpital pour en finir, dès 2013, avec les prélèvements répétés et injustifiés que les médecins libéraux ne supportent plus.