Le BEH 2 est composé de 2 articles dont voici le résumé du contenu :
- Travailleurs salariés et non salariés en France entre 2007 et 2015 : description des populations et identification de différences d’exposition professionnelle, Audrey Fels et coll. Santé publique France
Cette étude décrit l’évolution entre 2007 et 2015 des populations de salariés et non-salariés en France et leurs différences d’exposition aux poussières de farine, de céréales et au formaldéhyde.
Les données des recensements de la population de 2007, 2011 et 2015 ont été croisées avec trois matrices emplois-expositions du programme Matgéné qui concernent les poussières de farine, de céréales et le formaldéhyde. L’évolution de la répartition des travailleurs ainsi que les proportions d’exposés aux trois nuisances ont été étudiées selon leur statut (salarié vs non-salarié), le sexe et le secteur d’activité.
Entre 2007 et 2015, la population des salariés est restée stable alors que celle des non-salariés a augmenté de 10,7%. Les secteurs d’activité avec la plus forte augmentation étaient le secteur de l’action sociale chez les salariés et le secteur des activités pour la santé humaine chez les non-salariés. En 2015, la proportion d’exposés était plus élevée chez les non-salariés que chez les salariés pour les trois nuisances étudiées (farine : 1,5% vs 1,0% ; céréales : 3,0% vs 0,1%; formaldéhyde : 1,3% vs 0,2%).
Cette étude met en évidence des différences d’exposition selon le statut du travailleur et montre que la population non salariée, qui est en progression en France sur la dernière décennie, est proportionnellement plus exposée que la population salariée. Ces résultats peuvent aider à orienter la prévention en ciblant les secteurs et les expositions professionnelles encore préoccupants, notamment pour la population non salariée non suivie par la médecine du travail.
- Validation de la version française d’un outil de dépistage des violences conjugales faites aux femmes, le WAST (Woman Abuse Screening Tool), Candy Guiguet-Auclair et coll. Université Clermont Auvergne, CHU Clermont-Ferrand, CNRS,
Les professionnels de santé sous-estiment la prévalence des violences conjugales et peu d’entre eux déclarent effectuer un dépistage et une prise en charge efficace des victimes. Par ailleurs, ils ne disposent pas d’outil simple et validé en français. Notre objectif était ainsi de valider la version française du questionnaire Woman Abuse Screening Tool (WAST).
Une étude cas-témoins a été réalisée dans le Service de médecine légale du Centre hospitalier universitaire de Clermont-Ferrand et dans deux Centres d’information sur les droits des femmes et des familles. Les femmes victimes et non-victimes ont complété le questionnaire WAST et un questionnaire sur leur niveau d’aise pour remplir ce dernier au cours de l’étude et lors d’une consultation hypothétique avec leur médecin traitant. Une analyse des propriétés psychométriques et des performances diagnostiques du WAST a été effectuée.
L’acceptabilité du WAST a été très bonne avec un taux de réponse supérieur à 95%. Les performances diagnostiques pour une valeur seuil de 5 étaient excellentes : l’aire sous la courbe ROC était de 0,99, la sensibilité de 97,7% et la spécificité de 97,1%. Les niveaux d’aise étaient significativement plus faibles chez les victimes que chez les non-victimes. Les deux groupes étaient plus à l’aise pour compléter le WAST au cours d’une étude que lors d’une consultation.
L’outil de dépistage WAST en version française est valide et bien accepté pour identifier les violences conjugales en pratique courante. Il peut aider les professionnels de santé à repérer de manière précoce les femmes subissant des violences et ainsi optimiser leur prise en charge.
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