Presque 30 000 médecins généralistes se sont inscrits auprès d’un pharmacien afin de pouvoir vacciner les Français volontaires avec le vaccin AstraZeneca.
Il s’agit là d’un exploit. En pleine période de vacances scolaires, prévenus le lundi qu’ils avaient jusqu’au mercredi pour s’inscrire, 53 % des médecins généralistes l’ont fait.
Certains oiseaux de mauvais augure, s’attendant à des chiffres bien inférieurs, avaient déjà préparé leurs communiqués de presse pour appeler le gouvernement à permettre de toute urgence la vaccination, entre autres, dans toutes les pharmacies.
D’autres, ou parfois les mêmes, pour minorer cet éclatant succès, ont prétendu que nous étions plus de 100 000 médecins généralistes en France et que donc seulement 25 % d’entre eux s’étaient engagés. Non, nous ne sommes que 55 000 médecins généralistes en France !
RESPECT, Mesdames et Messieurs les médecins généralistes, car il s’agit d’une performance notable qui déclenche l’admiration des tutelles et montre, qu’une fois de plus, comme ils le font depuis un an, les médecins généralistes sont au rendez-vous des enjeux nationaux pour enrayer la pandémie qui frappe notre pays.
Pour les médecins qui n’ont pas pu s’inscrire, ils peuvent le faire maintenant pour bénéficier de la deuxième livraison de vaccins.
Et, pourtant, le plus dur reste à faire ! Nous avons les médecins et des vaccins, il ne manque plus que les personnes éligibles pour se faire vacciner.
Plutôt que de se réjouir de la possibilité de se protéger contre ce virus qui peut être très dangereux, ce sont à nouveau les esprits chagrins qui font la une des médias. Ils découvrent que des vaccins peuvent entraîner des effets secondaires et donner parfois un syndrome grippal pendant 24 à 48 heures. Ces syndromes pseudo-grippaux, en règle générale d’intensité modérée, surviennent principalement chez les personnes de moins de 50-55 ans. La cause probable de ces effets indésirables est l’induction d’une réponse immune immédiate chez les sujets jeunes, qui ont un système immunitaire plus performant.
Comment faire la moue avec un vaccin dont le taux de protection est de 82 % lorsque le rappel est fait 12 semaines après la primo-injection ?
Le médecin généraliste étant le professionnel de santé auquel la population fait le plus confiance, nous allons devoir convaincre nos patients éligibles de se faire vacciner.
Nos aînés n’ont pas eu cette chance lors des précédentes pandémies de voir apparaître aussi rapidement des vaccins qui protègent des formes graves.
Alors, ne boudons pas notre plaisir : vaccinons-nous et vaccinons la population dans nos cabinets, dans les centres de vaccination, avec les infirmières, dont l’engagement est lui aussi exemplaire.
Et encore merci et bravo !
Dr Luc DUQUESNEL, président Les Généralistes CSMF