L’arrivée de nouvelles modalités de tests a permis d’enrichir au fur et à mesure la palette des outils disponibles pour détecter le virus responsable de la Covid-19. La Haute Autorité de santé (HAS), qui mène une veille continue sur le sujet, rend aujourd’hui un premier avis sur les TDR, TROD et autotests antigéniques sur prélèvement nasal. Ces tests dits “rapides” sont moins invasifs que les tests sur prélèvement nasopharyngé et représentent une offre complémentaire pour des besoins spécifiques. La HAS précise leur place dans la stratégie de dépistage et de diagnostic actuelle ainsi que leurs performances minimales requises.
La HAS poursuit sa veille sur les tests de diagnostic et de dépistage de la Covid-19 dans le but d’optimiser la stratégie de prise en charge de la Covid-19 au fil de l’apparition des nouvelles offres et de l’évolution des connaissances scientifiques. Fin septembre 2020, elle avait rendu un premier avis favorable pour l’utilisation des tests antigéniques sur prélèvement nasopharyngé, tests largement déployés depuis en complément des tests RT-PCR.
Plus rapides, les tests antigéniques sont désormais disponibles sur prélèvement nasal, en test de diagnostic rapide (TDR), en test rapide d’orientation diagnostique (TROD) ou sous forme d’autotests.
Deux questions se posent alors : sont-ils suffisamment performants ? Et comment peuvent-ils compléter la stratégie actuelle de détection du SARS-CoV-2 ?
Sur la base de premières données scientifiques et de l’avis des experts qu’elle a réunis, la HAS se prononce aujourd’hui sur les indications des tests antigéniques sur prélèvement nasal, qu’ils s’agissent de TDR et TROD d’une part (prélèvement, réalisation et interprétation par un professionnel) ou d’autotests d’autre part (prélèvement, réalisation et interprétation par la personne elle-même). Elle en précise également les performances minimales requises.
Les tests antigéniques sur prélèvement nasal s’adressent aujourd’hui aux personnes de plus de 15 ans. Toutefois, sur la base des expériences étrangères et des données issues des premières campagnes de dépistage itératif chez les plus de 15 ans, la HAS réévaluera prochainement l’opportunité d’élargir l’utilisation des autotests antigéniques par prélèvement nasal aux 10-15 ans. Par ailleurs, la HAS complétera cet avis avec les indications des tests antigéniques sur prélèvement salivaire, plus adaptés aux publics jeunes, quand ces tests et leurs données seront disponibles.
Des tests pour “aller vers” plus de personnes
Les autotests antigéniques, ainsi que les TDR/TROD, représentent des outils de dépistage complémentaires aux tests déjà utilisés en France. Leur déploiement pourrait élargir encore la palette des outils disponibles pour le repérage et l’isolement des personnes infectées par le SARS-CoV-2. Leur utilisation permet de promouvoir une démarche “d’aller vers”, afin notamment de toucher les populations éloignées du système de soins. Et le prélèvement nasal est une option plus acceptable que le prélèvement nasopharyngé lorsque les tests doivent être répétés régulièrement. Tout TDR, TROD ou autotest antigénique positif doit ensuite faire l’objet d’une confirmation par un test RT-PCR (nasopharyngé ou salivaire), qui permettra également de caractériser le variant en présence.
La HAS recommande l’utilisation et la prise en charge des TDR/TROD antigéniques sur prélèvement nasal dans les indications suivantes :
- Chez les patients symptomatiques de plus de 15 ans, jusqu’à 4 jours après apparition des symptômes, en 2ème intention lorsque le prélèvement nasopharyngé est difficile ou impossible (en attendant des données consolidées) ;
- Chez les personnes contact de plus de 15 ans détectées isolément ou au sein de cluster, en 2ème intention lorsque le prélèvement nasopharyngé est difficile ou impossible (en attendant des données consolidées). Comme pour les tests antigéniques nasopharyngés, ils doivent être faits le plus tôt possible puis à 7 jours pour les personnes contacts à haut risque (au sein du même foyer qu’un patient contaminé) ou bien à 7 jours après exposition pour les autres personnes contact (dites à faible risque).
- Chez les personnes asymptomatiques de plus de 15 ans. Ici, ils ont un usage dans le cadre d’un dépistage itératif ciblé à large échelle, soit en première intention, soit en alternative aux tests antigéniques sur prélèvement nasopharyngé lorsque ce prélèvement est difficile ou impossible.
Parce que les autotests sont réalisés en totale autonomie par les individus, du prélèvement à la lecture du résultat, la HAS les recommande pour des indications qui ne recouvrent pas celles des TDR et des TROD. Elle recommande l’utilisation des autotests antigéniques chez les personnes asymptomatiques de plus de 15 ans dans les deux situations suivantes :
- Indication médicale, dans le cadre d’un dépistage itératif ciblé à large échelle en alternative aux TDR/TROD antigéniques sur prélèvement nasopharyngé ou nasal. Le choix entre TROD et autotest dépend du mode d’organisation du dépistage et de la volonté et de l’aptitude de chacun à réaliser l’un ou l’autre test.
- Indication dans le cadre d’une utilisation restreinte à la sphère privée (par exemple, avant une rencontre avec des proches…). Le test devra idéalement être réalisé le jour même ou à défaut la veille de la visite.
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