Suite à plusieurs mois d’engagement en collaboration avec les étudiants en médecine (ANEMF) et médecine générale (ISNAR-MG), l’ANEPF publie aujourd’hui le fruit de son travail sur l’antibiorésistance avec ses voisins européens, comptant les étudiants en pharmacie de Suisse (ASEP), de Slovénie (SSSFD) et de République tchèque (CzPSA).
Cette contribution se constitue en deux volets et regroupe 24 propositions à destinations des Etats membres, et institutions européennes, notamment concernant l’impact de la production pharmaceutique sur l’environnement, les bonnes pratiques et prescription d’antibiotiques, la sensibilisation à large échelle, la formation et enfin l’investissement dans l’innovation.
En effet, la nature transfrontalière de l’antibiorésistance signifie que l’Union européenne est particulièrement responsable et essentielle pour mener une nouvelle réponse ambitieuse et multisectorielle pour ce phénomène croissant. La pandémie de la Covid-19 a notamment été un élément révélateur de l’importance de cette anticipation des risques sanitaires, de leurs conséquences, et la place primordiale de l’Europe dans sa planification.
Également, ces échanges ont permis de comparer les systèmes de santé, et de s’inspirer de chacun pour améliorer les pratiques au niveau national.
Quelques focus par pays :
En Suisse
Santé animale : Une interdiction introduite en 1999 concerne l’utilisation d’antibiotiques à des fins nutritionnelles et de stimulateurs antimicrobiens. Une surveillance constante des nouvelles résistances est effectuée dans la production d’animaux, de viande et de produits laitiers.
En Slovénie
Traitement des eaux : Les entreprises pharmaceutiques slovènes sont légalement tenues d’assurer le traitement des eaux usées.
Numérique : Les services de pharmacie se modernisent avec l’utilisation de robots de pharmacie, qui permet au pharmacien de passer plus de temps à conseiller le patient. La prescription électronique est obligatoire depuis le 1er février 2016. Le pharmacien peut vérifier la thérapie antérieure, par exemple si un certain patient s’est vu prescrire fréquemment des antibiotiques, et détecter les interactions possibles entre les médicaments ou les médicaments et les aliments.
La prescription électronique pourrait également s’avérer bénéfique lors de la collecte de données sur les surprescripteurs. L’un des objectifs du groupe de travail slovène One Health, qui élabore des stratégies de lutte contre la résistance antimicrobienne, est de collaborer avec leur compagnie d’assurance nationale pour recueillir des informations sur les médecins qui prescrivent des antibiotiques plus souvent que la moyenne.
En République tchèque
Numérique : Le système e-recept permet au ministère de la santé de contrôler la prescription d’antibiotiques et d’avertir les médecins s’ils prescrivent trop d’antibiotiques ou s’ils utilisent trop d’antibiotiques à large spectre. Avec l’autorisation du patient, les pharmaciens ont la possibilité de voir tous les médicaments prescrits au patient au cours de l’année précédente. Son objectif est de prévenir les problèmes et les incompatibilités liés aux médicaments et il ouvre la voie à la mise en place de consultations comme partie commune du travail du pharmacien.
Santé animale : Les animaux en général ne peuvent recevoir d’antibiotiques que sur prescription d’un vétérinaire et il est interdit de donner des antibiotiques au bétail pour favoriser sa croissance. Il est également interdit d’utiliser des antimicrobiens chez les abeilles. La prescription d’antibiotiques en général est individualisée pour des animaux particuliers du troupeau. On s’efforce encore d’accroître l’individualisation de la thérapie chez les porcs.
Contacts presse :
Chloé Lebbos, Vice-Présidente en charge des Affaires Européennes à l’ANEPF (affaires.europeennes@anepf.org).
Athénaïs ERCKER, Attachée de Presse et Coordinatrice du Réseau (presse@anepf.org)