À mi-chemin du parcours législatif du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2022, les Libéraux de Santé* portent un regard critique sur la politique hospitalo-centrée du Gouvernement. Le « tout-hôpital » tenté lors de la première vague de la pandémie de Covid 19 a montré que notre système de santé ne pouvait reposer uniquement sur l’hôpital et c’est encore plus vrai aujourd’hui. Malgré les financements inédits apportés en deux ans, de nombreux lits des CHU et CHR de l’Hexagone sont fermés, faute de soignants, signant l’échec du Ségur de la Santé.
Pour répondre à la croissance des besoins des patients liés à la transformation rapide des déterminants de santé publique sous l’effet du vieillissement de la population, de la chronicisation de pathologies de plus en plus lourdes désormais traitées en ville, de l’évolution des pratiques chirurgicales et de la e-santé, investir sur les soins libéraux de proximité n’est plus une option. C’est une urgence vitale pour les patients.
Les professions médicales et paramédicales, ces dernières ayant pour elles la force du nombre dans les territoires, sont porteuses d’innovations stratégiques pour améliorer l’organisation des soins.
Les Libéraux de Santé considèrent qu’une évolution des prises en charge et des missions des professions dans une logique de coordination forte est incontournable pour favoriser le maintien des patients à domicile, agir sur les hospitalisations et réhospitalisations évitables. A une condition : que chaque profession, médicale et paramédicale, évolue de concert.
À cet égard, les Libéraux de Santé condamnent avec la plus grande fermeté les agissements inutilement agressifs de ceux qui, sur les réseaux sociaux ou plus directement, s’en sont pris à l’ensemble des praticiens et à leurs représentants nationaux et locaux. Leur attitude les disqualifie et montre qu’ils n’ont pas pris la mesure des enjeux de santé publique : près de trois Français sur quatre vivent dans un territoire en déficit de soignants et cette situation est appelée à durer au moins jusqu’à la fin de la décennie.
L’urgence est de travailler ensemble à moderniser la prise en charge autour du patient sans opposer les uns aux autres. Les Libéraux de Santé estiment qu’il ne doit pas y avoir de perdants. Mais un seul gagnant : le patient.
C’est pourquoi, Les Libéraux de Santé, regroupant les 11 principaux syndicats médicaux et paramédicaux représentatifs, partagent une même logique de « transversalité » autour des patients plutôt que des structures et soutiennent un « travailler ensemble » où chacun est pleinement mobilisé dans toute l’étendue de son décret d’actes, de ses compétences et lorsque cela s’impose, à travers de nouvelles modalités de prise en charge. Ils appellent le gouvernement et les parlementaires à les soutenir pour développer une coordination souple et efficace entre la ville, l’hôpital et le secteur médico-social.
Cela passe a minima par la reconnaissance des équipes ouvertes ou « équipes de soins coordonnés autour du patient » dites « ESCAP ». Les ESCAP sont la « cellule souche » de tout dispositif de coordination pour renforcer les MSP et les CPTS qui peinent à mobiliser des effecteurs. Cela passe aussi par un soutien volontariste aux autres formes de coordination telles équipes de soins primaires et équipes de soins spécialisés qui doivent sortir de l’expérimentation ou du stade de projet.
Les Libéraux de Santé proposent de capitaliser sur cette nouvelle logique d’organisation coordonnée des soins de proximité pour engager le nécessaire travail de fond sur les contours des métiers de la santé en ville pour toutes les professions, dans le but de répondre aux besoins des patients et soulager durablement les tensions hospitalières et ambulatoires.
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