L’Association Nationale des Etudiants en Pharmacie de France a présenté, à l’occasion d’une conférence de presse mercredi 2 février 2022 à 09h, les résultats de sa grande enquête relative aux Violences Sexistes et Sexuelles dans le cadre de la vie universitaire et professionnelle des pharmaciens de demain.
L’enquête se fonde sur plus de 2100 réponses d’étudiantes et étudiants en pharmacie, recueillies du 21 novembre au 21 décembre 2021.
Les étudiants en pharmacie ont en premier lieu été questionnés au sujet des outrages sexistes subis au sein de leur milieu universitaire. Prononcés durant leur vie étudiante ou au dans l’enceinte même de la faculté de pharmacie.
A cette question, 49% des étudiants interrogés disent avoir déjà fait l’objet de remarques sexistes au sein de leur milieu universitaire, soit presque 1 étudiant sur 2.
Ces outrages concernent 55,4% des femmes et 28,6% des hommes interrogés par l’enquête. Les femmes reçoivent donc deux fois plus de remarques sexistes que leurs confrères masculins au cours de leur vie étudiante.
Les étudiants avaient la possibilité de désigner les auteurs de ces outrages sexistes à leur encontre, la question était à choix multiples pour ceux ayant reçu des remarques de plusieurs auteurs différents. Ainsi il en ressort que :
- 89% des répondants ont reçus ce type de remarques de la part d’autres étudiants.
- 30,3% des répondants ont été victimes de ces actes par des membres du personnel pédagogique de la faculté de pharmacie.
- 8,7% des répondants ont subi ces outrages par du personnel administratif.
Parmi les étudiants qui ont déjà reçu des remarques sexistes à répétition, 19% en ont reçu à la fois d’étudiants et d’enseignants. Ils sont, quant à eux, près de 4% à en recevoir régulièrement du trio : étudiants, enseignants et personnel administratif.
Concernant le harcèlement sexuel, il a été demandé aux étudiants si ils ont déjà eu à faire à des propos à caractère sexuels répétés à leur égard et non désirés.
41,7% d’entre eux répondent en avoir déjà subi les frais. Cependant, il faut souligner que ce harcèlement concerne 48,4% des femmes interrogées contre 18,5% des hommes. Ce qui signifie qu’une femme sur deux et un homme sur cinq ont fait l’objet de ce harcèlement durant leur cursus universitaire
Par ailleurs, 23,1% des étudiants ont déjà fait l’objet de remarques dégradantes sur leur vie privée (vie, activité, orientation sexuelle et/ou nombre de partenaires) pendant un cours ou un stage soit presque un étudiant sur quatre.
Ces remarques concernent 25,91% des femmes et 13,57% des hommes sondés.
- 91,4% des répondants subissent ce harcèlement d’autres étudiants.
- 13,9% des répondants évoquent des propos tenus par le personnel pédagogique de la faculté.
- 1,7% des répondants ciblent comme responsable le personnel administratif.
De même, un peu plus de 24% des répondants déclarent avoir déjà subi des agressions sexuelles durant leur vie au sein de l’université. 27% des étudiantes interrogées déclarent en avoir été victimes, tandis que ce type de violences concerne 13,2% des hommes sondés.
75 personnes expriment le fait d’avoir été violées dans le cadre de leur vie universitaire soit 3,7% de l’ensemble des sondés. Une violence qui concerne 4,2% des femmes interrogées soit 68 étudiantes. 8 hommes ont répondus avoir étés violés durant leur cursus universitaire parmi ces 75 personnes.
Il est à noter que 2,2% des répondants, soit 46 personnes, ne sont pas en mesure de dire si ils ont subis un viol. Un chiffre faisant très certainement écho aux viols domestiques au vu des témoignages. Rappelons qu’il s’agit alors de viols pratiqués par le ou la conjointe de l’étudiant. Une problématique trop méconnue par les étudiants eux-mêmes, prompts à considérer ces rapports sexuels comme “acquis” par principe de la relation établie.
Pour obtenir le dossier de presse complet, contacter Théo VITROLLES, Porte-parole de l’ANEPF : presse@anepf.org.