La dégradation de la santé mentale chez les jeunes suite à la pandémie du Covid-19 que nous venons de traverser est un sujet d’actualité préoccupant et récurrent ces derniers temps. Les divers confinements menant à une restriction de sa vie sociale, la peur de cette maladie encore inconnue et d’un avenir incertain ont provoqué un grand stress pour l’ensemble de la population.
Le GHU Paris a mené une étude entre 2019 et 2021 qui confirme l’observation des cliniciens : les jeunes adultes (15-25 ans) ont été les plus touchés sur le plan psychique et en particulier les jeunes femmes chez qui les troubles anxieux ont été une des causes principales de consultation au GHU.Une étude significative réalisée sur l’ensemble des nouveaux patients du GHU Paris
Cette étude a été réalisée grâce aux données récoltées au sein même du GHU Paris : «nous avons pris en compte l’ensemble des nouvelles admissions en hospitalisation à temps plein et en centres de crise, les nouveaux patients consultant en centre médico-psychologique (CMP) et les passages aux urgences psychiatriques du CPOA avant et après les vagues successives liées au covid » , explique Valérie Le Masson, Cheffe du Département d’Information Médicale du pôle Santé Publique et Prospective du GHU Paris.
Ces données ont ensuite été regroupées par tranches d’âge et par genre. Les résultats sont sans appel puisqu’entre 2019 et 2021 le recours aux soins a augmenté pour la seule population des 15-25 ans avec + 17%de nouvelles admissions en hospitalisation, +20% de nouveaux patients en CMP et + 39% de passages au CPOA. «En épidémiologie, ces données sont précieuses car cela nous permet d’observer des phénomènes et de les objectiver. On a beaucoup parlé de la dégradation de la santé mentale des jeunes mais nous en avons désormais la preuve. », analyse Anne Perozziello, responsable de la cellule épidémiologie.
Cette étude est significative car le GHU Paris compte plus de 170 structures psychiatriques réparties sur l’ensemble du territoire parisien. Les professionnels de l’établissement prennent en charge 60 000 patients chaque année.
Les jeunes femmes sont les plus impactées par la période
Bien que l’analyse ait porté sur des données quantitatives, les motifs de consultation ont été recherchés, et ont montré que les jeunes femmes ont massivement demandé une aide psychologique suite à l’apparition de troubles anxieux : « l’objectif de l’étude était de montrer l’augmentation du recours aux soins des jeunes mais cette nouvelle donnée qui ressort chez les jeunes femmes en font une population prioritaire dans la prise en charge médicale », alarme Valérie Le Masson.
Cette tendance doit être corroborée par d’autres investigations. Elle est indicative d’une détresse accrue chez les jeunes, chez les personnes de sexe féminin, mais peut possiblement démontrer aussi, en creux, que les jeunes hommes sont touchés mais recourent moins aux soins.
Anne Perozziello poursuit : « l’étude Jemma, qui va bientôt démarrer, va nous permettre d’analyser au plus près le parcours de soins de patients concernés et les difficultés rencontrées, ce qui nous apportera certainement des précisions sur les pathologies de ces nouveaux patients et sur l’évolution de la santé mentale des jeunes hommes aussi.
Cette étude nous laisse également une donnée non négligeable, celle de la non-reprise du recours aux soins chez les plus de 65 ans, alertant ainsi le milieu hospitalier à une certaine vigilance à leur égard.
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