L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié un nouveau rapport (en anglais) sur l’accès à la morphine à des fins médicales qui expose les inégalités de la répartition mondiale de la morphine en tant que médicament vital contre la douleur, sans que cela corresponde à des besoins médicaux. Intitulé « Left behind in pain » (Laissés pour compte dans la douleur), ce rapport met en évidence les problèmes d’accès à ce médicament essentiel et propose des mesures en vue d’y accéder plus facilement en toute sécurité grâce à une politique équilibrée.
Efficace et relativement peu coûteuse pour soulager les douleurs intenses, la morphine a été inscrite dans la première édition de la Liste modèle de l’OMS des médicaments essentiels, ce qui n’empêche pas que la disparité d’accès d’un pays à l’autre est frappante. On estime que la consommation médiane de la morphine peut être de 5 à 63 fois plus importante (en anglais) dans les pays à revenu élevé que dans ceux à faible revenu.
À niveau de richesse semblable, les habitudes de consommation varient considérablement d’un pays à l’autre, sans que cela corresponde à des besoins médicaux, comme l’indique le nombre estimé de jours pendant lesquels les personnes subissent des douleurs ou souffrent d’essoufflement sévère pour les personnes atteintes d’une maladie en phase terminale.
Ces données font écho à celles de la Commission The Lancet de 2018 qui décrivait le manque d’accès aux analgésiques comme « l’une des injustices les plus odieuses et les plus ignorées en matière de santé mondiale », puisque les 10 % des pays les plus riches possèdent 90 % des opioïdes distribués en équivalents morphine.