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Bulletin épidémiologique hebdomadaire n°19 (Document)

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Le BEH n°19 est paru mardi 17 octobre. Ce numéro comprend 2 articles :

  • Surveillance de la grippe en France, saison 2022-2023, Équipes de surveillance de la grippe

Cet article présente un bilan de l’épidémie de grippe saisonnière survenue en France au cours de la saison 2022-2023.

Cette synthèse s’appuie sur l’analyse descriptive des données cliniques et virologiques issues de la surveillance des syndromes grippaux en médecine de ville, des données issues de la surveillance de la grippe et des syndromes grippaux aux urgences, des données virologiques issues des hôpitaux, des données cliniques sur les cas graves de grippe hospitalises en services de réanimation, des signalements d’épisodes d’infections respiratoires aiguës (IRA) dans les établissements médico-sociaux, dont les collectivités de personnes âgées, ainsi que des données de mortalité issues de la certification électronique des décès.

En France métropolitaine, l’épidémie de grippe 2022-2023 a démarré fin novembre 2022 (S47-2022), a atteint son pic fin décembre et s’est achevée début avril (S13-2023), soit une durée totale de 19 semaines.

Elle a été caractérisée par la survenue de deux vagues successives. La première vague épidémique, principalement liée au virus A(H3N2), a été de très forte intensité et marquée par un impact important chez les moins de 65 ans à l’hôpital, particulièrement chez les 15-64 ans. Elle a été suivie par un rebond épidémique fin janvier, de moindre ampleur, majoritairement dû au virus B/Victoria. Cette seconde vague a touché principalement les moins de 15 ans et a eu un faible impact en termes de sévérité.

L’épidémie de grippe 2022-2023, précoce et exceptionnellement longue, a été marquée par la survenue de deux vagues successives dominées par des virus grippaux différents (A(H3N2) et B/Victoria, respectivement).

La première vague épidémique est survenue de façon concomitante avec une circulation importante d’autres virus respiratoires, notamment le virus respiratoire syncytial (VRS) et le SARS-CoV-2, et a été marquée par une sévérité inhabituellement élevée chez les jeunes adultes. Les impacts respectifs en termes de morbidité et de mortalité de ces différentes épidémies virales (bronchiolite, Covid-19 et grippe) se sont donc additionnés, essentiellement en décembre 2022, occasionnant de fortes tensions sur l’offre de soins et une surmortalité élevée. Dans la perspective de la saison hivernale 2023-2024, il convient de rappeler l’importance de la prévention, notamment par la vaccination antigrippale chez les personnes à risque, complétée par des mesures barrières pour limiter la diffusion des virus dans l’entourage des cas.

  • Une enquête pilote de prévalence des mutilations sexuelles féminines dans trois départements français, Marie Lesclingand et coll., Unité de Recherche Migrations et Sociétés (Urmis) – Université Nice Côte d’Azur, CNRS, IRD – Nice

Dans les pays historiquement concernés par les « mutilations sexuelles féminines » (MSF), les fréquences de ces pratiques sont estimées directement à partir d’enquêtes réalisées auprès d’échantillons représentatifs de femmes en âge de procréer. Dans les pays de migration, dont la France, de telles enquêtes n’existent pas et les estimations du nombre de femmes concernées sont réalisées depuis la fin des années 2000 selon une méthode indirecte, dite d’extrapolation.

Les données utilisées proviennent d’un nouveau protocole d’enquête direct, inspire d’enquêtes par questionnaire auprès de femmes en âge de procréer et développées dans les pays d’origine. Cet outil de collecte a été testé dans trois départements français en 2021 dans un échantillon de 41 établissements de santé auprès de 3 120 usagères âgées entre 18 et 49 ans. Parmi elles, 2 507 femmes ont accepté de répondre à un court questionnaire principalement administré par les professionnels de santé durant la consultation.

Les résultats révèlent des niveaux contrastes de la pratique entre les départements variant de 1% ou moins (dans le Rhône et les Alpes-Maritimes) à 7% en Seine-Saint-Denis. Ces différentes prévalences sont corrélées à la présence plus ou moins importante des femmes originaires de « pays à risque ».

La comparaison de ces résultats avec ceux de l’estimation indirecte montre que cette dernière est fiable dans les départements peu ou moyennement concernés. En revanche, dans les territoires ou la population originaire de « pays à risque » est surreprésentée, la méthode directe s’avère plus adéquate.

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