Cela fait 6 mois que Jeunes Médecins travaille à faire reculer la proposition de loisur l’accès aux soins par l’engagement territorial des professionnels dite « PPL Valletoux ». 6 mois de pédagogie sur ce qu’est le quotidien des médecins libéraux (dégradation des conditions de travail et de prise en charge des patients) dans un contexte de pénurie médicale généralisée, 6 mois d’alertes sur la perte d’attractivité de spécialités essentielles pour nos territoires (médecine générale, psychiatrie, etc.) et les risques de « déplaquage » de jeunes et moins jeunes médecins installés,
6 mois d’actions syndicales pour empêcher « un remède pire que le mal » car la PPL Valletoux est tout sauf la grande réforme en santé attendue des professionnels, des élus et de nos concitoyens.
Nous avons dénoncé à plusieurs reprises l’ambivalence de ce texte qui prétend, « en même temps », interdire l’intérim médical des jeunes sans fidéliser les médecins hospitaliers, constater que 45% des médecins généralistes sont en burn-out sans libérer de temps médical et augmenter au contraire leur activité, constater que le système de santé est complexe, suradministré, trop centralisé mais n’en supprimer aucun échelon de décision,compter sur une main d’œuvre étrangère bon marché sans donner le statut plein et entier aux médecins étrangers déjà installés et sans augmenter les moyens pour la formation des jeunes médecins dans tous les départements.
Malgré des marges de manœuvre limitées, la commission des affaires sociales du Sénat a tenté de préserver la dimension libérale de notre exercice, essentielle pour l’équilibre de notre système de soins. Jeunes Médecins prend acte de la suppression de mesures qui consacraient de nouvelles lourdeurs administratives ou une dégradation des conditions de travail à des professionnels déjà pleinement engagés (adhésion obligatoire aux CPTS, participation individuelle obligatoire à la permanence des soins, médecin coordonnateur devenant médecin traitant, interdiction totale de l’intérim, etc.) et de l’ajout de garanties nouvelles (nouvelles obligations faites aux établissements accueillant des étudiants en médecine du 2e cycle pour protéger leur santé physique et mentale, simplification de la procédure de consolidation des compétences pour les PADHUE, etc.).
Si la mobilisation syndicale et individuelle des médecins n’est pas vaine, Jeunes Médecins reste très vigilant à l’égard d’un texte qui n’a pas fini son parcours législatif : le pire est encore possible, tandis que les multiples irrecevabilités législatives et financières ne permettront pas, quoi qu’il en soit, d’en faire un texte meilleur pour tous.
Au-delà de la PPL Valletoux, le PLFSS 2024 et la lettre de cadrage des négociations conventionnelles sont autant d’épées de Damoclès pour le système de santé, les professionnels et les patients, à un moment où les besoins augmentent fortement sans que les ambitions politiques semblent à la hauteur.
Contacts presse :
Emanuel Loeb
Président de Jeunes Médecins
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Mélina Elshoud Directrice des affaires publiques
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