C’est en 2009 que le premier poste d’enseignant en activité physique adaptée (APA) a été créé au Centre Léon Bérard, centre de lutte contre le cancer de Lyon et Rhône-Alpes. L’établissement de santé était alors pionnier en étant le premier hôpital à proposer un programme d’APA gratuit aux patients en cours de traitement contre le cancer. 15 ans plus tard, un espace est entièrement dédié à l’APA et les activités proposées sont nombreuses.
On sait que l’activité physique régulière permet de diminuer le risque de développer un cancer. Aujourd’hui, des études montrent également l’intérêt de pratiquer une activité physique pendant et après le cancer. En effet, plusieurs travaux scientifiques ont conclu qu’une activité physique régulière, démarrée après le diagnostic de cancer, diminue significativement la mortalité et le risque de récidives. L’activité physique pratiquée pendant le traitement améliore la qualité de vie, l’état psychologique et la condition physique du patient, et diminue sa fatigue.
« Nous proposons de nombreuses activités, que ce soit à l’Espace Pyramide, lieu dédié à l’APA au Centre, ou directement au cœur de l’Hôpital de Jour et dans les chambres des patients, notamment dans les chambres stériles. Nous avons également des interventions dans des lieux en dehors du l’établissement (Parc de Pailly, piscine Charial) » explique Rodolf Mongondry, responsable de l’APA au Centre Léon Bérard. Parmi les activités proposées on peut citer le circuit training, la marche nordique, le yoga, le renforcement musculaire…
Des partenariats avec les acteurs locaux
Au fil des années, le Centre Léon Bérard a noué des relations avec les clubs de sport locaux, qu’ils soient associatifs ou professionnels. « L’objectif est que les patients puissent continuer une activité physique après la fin de leur traitement, en quittant le CLB. Ils auront alors les clés en main pour poursuivre ce qu’ils ont acquis grâce à notre programme d’APA » développe Rodolf Mongondry. Grâce à ces partenariat, les patients peuvent découvrir des sports et partager des moments privilégiés avec des sportifs de haut niveau. Régulièrement, ils sont invités à participer à des séances de rugby santé avec les joueurs du LOU Rugby ou alors à échanger quelques ballons de basket avec les professionnels de l’ASVEL. Des professionnels de haut niveau s’engagent aussi personnellement sur ce sujet de l’activité physique adaptée pendant et après le cancer. Par exemple, Maxence Caqueret, joueur de l’Olympique Lyonnais, invite régulièrement des patients à partager un temps convivial autour d’un match de football.
De la recherche clinique pour améliorer constamment les connaissances
Les enseignants en activité physique adaptée du Centre Léon Bérard participent à de nombreuses études cliniques en lien avec leur thématique pour constamment améliorer les connaissances sur le sujet de l’activité physique et du cancer. En voici deux exemples :
•Projet ERICA : mise en place en 2019, cette étude vise à tester la faisabilité de réaliser un exercice physique dans l’heure précédant l’administration de l’immunothérapie et de la chimiothérapie, chez des patients atteints d’un cancer du poumon métastatique. Ce projet avait également pour but d’explorer les effets de l’exercice sur une éventuelle modulation de l’activité immunitaire, afin d’améliorer l’efficacité du traitement. Cette étude inédite a pu être mise en place grâce au soutien du LYriCAN et de la Ligue contre le cancer (Comités de l’Achèche et de la Drôme). Les premiers résultats obtenus permettent de montrer une bonne faisabilité et une bonne tolérance des patients. L’ensemble des résultats seront disponibles très prochainement.
•Du côté de la pédiatrie, le Centre Léon Bérard participe au programme de recherche européen FORTEe, destiné à étudier l’impact de l’exercice physique et des outils numériques chez les enfants, adolescents et les jeunes adultes atteints de cancer. Sous la direction du centre médical universitaire de Mayence (Allemagne), 16 institutions partenaires européennes, dont le Centre Léon Bérard, coopèrent pendant cinq ans et demi grâce à un financement de 6,3 M€, obtenu dans le cadre du programme européen de recherche et d’innovation « Horizon 2020 ». Au total, 450 patients seront inclus jusqu’en octobre 2024.
> Contact presse : Julie Colomb – julie.colomb@lyon.unicancer.fr / presse@lyon.unicancer.fr