À l’approche du Sommet des dirigeants du G20 qui se tiendra à Rio de Janeiro les 18 et 19 novembre, le Conseil International des Infirmières (CII) salue les déclarations récemment adoptées par le Groupe de travail du G20 sur la santé et les ministres de la santé. Ces déclarations réunissent les responsables de la santé des plus grandes économies du monde autour d’engagements communs en faveur de l’équité, de systèmes de santé durables et résilients, de la transformation numérique et de la prévention, de la préparation et de la réponse aux pandémies et au changement climatique.
La déclaration de Rio de Janeiro des ministres de la santé du G20 aborde directement les modèles de recrutement international inéquitable des infirmières, un problème régulièrement soulevé par le CII et qui a fait l’objet d’une lettre ouverte envoyée par la présidente du CII, le Dr Pamela Cipriano, aux dirigeants du G20 au début de cette année. Dans cette lettre, le Dr Cipriano appelait à une action urgente pour protéger les effectifs infirmiers dans les pays fragiles confrontés à de graves pénuries et mettait en garde contre le fait que le recrutement agressif de ces infirmières par les pays à revenu élevé creusait les écarts en matière de santé dans le monde.
Ce recrutement menace l’accès aux services de santé essentiels dans les régions manquant de ressources et compromet les engagements mondiaux communs en faveur de l’équité en matière de santé et de la couverture sanitaire universelle.
Le Dr Cipriano a fait remarquer :
« Le CII se félicite que les ministres de la santé du G20 aientreconnu qu’il fallait mieux gérer la migration du personnel de santé et salue leur engagement à mettre en œuvre le Code de pratique mondial de l’OMS sur le recrutementinternational des personnels de santé.
Les systèmes de santé les plus fragiles du monde ne peuvent pas se permettre de perdre les infirmières qu’ils ont investi dans la formation et qui fournissent des soins de santé vitaux à leurs communautés. Nous savons qu’il ne peut y avoir de santé pour tous sans infirmières pour tous. Il faut maintenant que ces déclarations se traduisent par des actions décisives visant à mettre en place des effectifs infirmiers autosuffisants dans le monde entier et à mettre fin à la pratique insoutenable et contraire à l’éthique qui consiste, pour les pays riches, à remédier à leurs propres pénuries en épuisant les effectifs infirmiers des pays vulnérables ».
La déclaration souligne la nécessité de renforcer et de soutenir le personnel de santé face à la pénurie mondialed’infirmières et d’autres professionnels de la santé, enmettant l’accent sur l’amélioration des conditions de travail, la rémunération, l’éducation et l’égalité entre les hommes et les femmes.
Cette déclaration comprend également des engagements à soutenir une transformation numérique équitable et éthiquede la santé, à établir une nouvelle coalition mondiale pour promouvoir l’accès aux vaccins et aux produits de santé, et à renforcer la préparation et la réponse aux pandémies, enreconnaissant, pour la première fois, que les inégalitéssociales sont un moteur des pandémies.
En outre, les responsables de la santé du G20 ont publié une déclaration ministérielle distincte sur le changement climatique, la santé et l’équité, et l’initiative « Une seule santé », qui reconnaît la nécessité urgente de faire face à l’aggravation des effets du changement climatique et de s’attaquer à la résistance aux antimicrobiens et à la prévention des maladies dans le cadre d’une approche « Une seule santé ». Le CII plaide depuis longtemps en faveur de la nécessité de placer la santé au centre de l’action contre le changement climatique et a lancé des appels pressants en faveur d’une action climatique et d’une réponse mondiale intégrée à la menace croissante de la résistance aux antimicrobiens.
La déclaration du président de la réunion conjointe des ministres des finances et de la santé du G20 abordeégalement la question du financement durable et des mécanismes de financement de la santé, qui sontnécessaires de toute urgence.
Ces déclarations jettent les bases du prochain sommet des dirigeants du G20, qui se tiendra les 18 et 19 novembre à Rio de Janeiro et auquel participeront les dirigeants des 19 pays membres, ainsi que l’Union africaine et l’Union européenne. À l’issue du sommet, la présidence du G20 passera du Brésilà l’Afrique du Sud.
Le Dr Cipriano a ajouté : « Nous savons que la santé n’est pas un coût, mais un investissement et investir dans la couverture sanitaire universelle et dans les professionnels de la santé qui fournissent ces soins et cette couverture est un moyen essentiel de réduire les inégalités et de catalyser la croissance économique et sociétale. À l’approche du sommet des dirigeants du G20, de la COP29 et de la prochaine présidence sud-africaine du G20, le CII appelle les dirigeants du monde entier à réaliser des investissementsurgents et transformateurs dans le domaine de la santé, à la hauteur des défis mondiaux.
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Note aux rédacteurs
Le G20, ou Groupe des Vingt, est un forum réunissant dix-neuf pays représentant certaines des plus grandes économies du monde, ainsique deux organismes régionaux, l’Union européenne et l’Unionafricaine, dans le cadre d’un forum stratégique pour la coordination des politiques mondiales en matière de commerce, de santé, de climat et d’autres questions. Les pays du G20 représententcollectivement plus de 85 % de la production économique mondiale, ~75 % des exportations mondiales et environ 80 % de la population mondiale.
Le Conseil International des Infirmières (CII) est une fédération de plus de 130 associations nationales d’infirmières, représentant les millions d’infirmières et d’infirmiers dans le monde. Géré par des infirmières et à l’avant-garde de la profession au niveau international, le CII œuvre pour des soins de qualité pour tous et pour des politiques de santé solides, partout dans le monde.
Contact presse, Gyorgy Madarasz, madarasz@icn.ch