Alors que la ministre Marisol Touraine avait fait de la transversalité et du décloisonnement entre les secteurs social, médico-social et de la santé, l’un des axes majeurs de la Stratégie nationale de santé, le pilotage de ce projet vient d’être confié à un directeur d’hôpital, François Crémieux. L’Uniopss s’interroge sur la cohérence de ce choix au regard des enjeux de ce qui avait été annoncé comme « un projet global pour la stratégie nationale de santé ».
Lors de sa présentation de la Stratégie nationale de santé (SNS) le 23 septembre dernier, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, s’appuyant sur le rapport d’Alain Cordier, avait insisté sur l’étendue de ce projet : celui-ci ne « se limite pas à une politique de l’offre de soins ou de l’accompagnement médico-social de la personne malade ou en situation de perte d’autonomie. La Stratégie nationale de santé s’adresse à toute la population […] L’accessibilité économique, culturelle, géographique à la prévention et au soin en est un objectif prioritaire […]La reconnaissance et la prise en compte de l’ensemble des déterminants sociaux et environnementaux […] constituent la pierre angulaire des perspectives des politiques de santé publique. » Tel doit être le socle de valeurs partagées de la prochaine loi de santé publique, en cours de préparation pour 2014.
En toute logique, il avait été préconisé un pilotage global et transversal de la SNS, assuré par un Comité interministériel sur la santé, placé auprès du Premier ministre, début 2014. Or, le choix a finalement été fait d’un pilotage au sein du ministère des Affaires sociales et de la Santé par un directeur d’hôpital, François Crémieux. Ce dernier a rejoint en novembre 2012 le cabinet de la Ministre comme coordinateur du Pôle Organisation des soins, après avoir été directeur du Pôle Établissements de santé au sein de la Direction de l’offre de soins et médico-sociale de l’ARSd’Île-de-France.
Dans ce contexte, l’Uniopss demeurera encore plus attentive au respect des enjeux de transversalité et de décloisonnement annoncés par Marisol Touraine comme priorités absolues. Dès le mois de septembre 2013, l’Uniopss avait d’ailleurs indiqué qu’elle resterait vigilante sur l’envergure attendue d’un tel projet de santé publique, lequel ne soit pas être centré sur l’organisation du système de soins, voire de l’hôpital, ainsi que sur les conditions de financement à inscrire dans les différentes lois de programmation budgétaire, conformément aux engagements du gouvernement. Comme le rappelait alors Dominique Balmary, Président de l’Uniopss, « la visée de réduction des inégalités dans l’accès aux soins […], le caractère transversal de la stratégie ainsi définie et les priorités accordées au thème de la prévention, à l’organisation des parcours et au renforcement des droits des patients, rejoignent les préoccupations de l’Uniopss telles qu’elles avaient été exprimées au moment des élections présidentielles et lors de la Conférence de lutte contre la pauvreté de décembre 2012 ».
> Contact presse : Valérie Mercadal – 01 53 36 35 06 / 07 – vmercadal@uniopss.asso.fr