Face à l’effet faible des benzodiazépines sur le sommeil et dans la continuité des actions menées par la HAS, la Commission de la Transparence (CT) a positionné au plus bas niveau dintérêt les benzodiazépines hypnotiques et produits apparentés.
Avec environ 4 millions de personnes exposées, les Français comptent parmi les plus grands consommateurs de somnifères en Europe. Indiqués pour traiter les troubles sévères du sommeil à court terme, les benzodiazépines hypnotiques peuvent provoquer une dépendance et être responsables de nombreux effets délétères. Devant leur surconsommation et un mésusage important, la Haute Autorité de Santé (HAS), la Direction générale de la santé (DGS) et lAgence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) se sont engagées depuis 2012 dans un plan daction concerté et ont lancé des signaux dalarme afin de promouvoir une utilisation réduite de ces produits. Plusieurs outils dinformations à destination des professionnels et des usagers ont ainsi été diffusés par la HAS en partenariat avec le CNOP (Conseil national de lordre des pharmaciens) et le CNOM (Conseil national de lordre des médecins).
Aujourdhui, la Commission de la Transparence sinscrit dans cette démarche de prévention et revoit à la baisse le service médical rendu des benzodiazépines hypnotiques et produits apparentés : estazolam (NUCTALON), loprazolam (HAVLANE), lormétazépam (NOCTAMIDE), nitrazépam (MOGADON), témazépam (NORMISON), zolpidem (STILNOX), zopiclone (IMOVANE) et leurs génériques, dans le cadre de la prise en charge des troubles sévères du sommeil. La CT sassocie également aux mesures préconisées par lANSM en faveur dune meilleure utilisation de ces produits.
La Commission de la Transparence de la HAS préconise une baisse du remboursement
Sur une longue période, la faible efficacité de ces médicaments sur la durée du sommeil, leurs effets délétères et le mésusage constaté ont conduit la Commission de la Transparence à conclure à un intérêt thérapeutique limité de ces médicaments. Ce constat devrait entraîner une diminution du taux de remboursement à 15%, contre 65% auparavant. La Commission recommande une prescription à la plus faible dose et pour la plus courte période possible, en seconde intention après échec des thérapies cognitivo-comportementales.
Lutter contre la consommation chronique des benzodiazépines
Cette décision sinscrit dans la continuité des recommandations de la HAS. En effet la HAS se positionne contre le renouvellement systématique des prescriptions dhypnotiques. Alors que leur durée de prescription est limitée à 4 semaines, on observe que leur consommation peut sétendre sur plusieurs mois voire plusieurs années. Or, au-delà de 28 jours, lefficacité est incertaine, les risques deffets délétères augmentent (somnolence diurne, troubles de la mémoire, chutes, accidents,
) ainsi que celui de dépendance.
Le constat de faible intérêt thérapeutique des benzodiazépines devrait permettre de développer lusage et laccès aux thérapies non médicamenteuses et de lutter contre le mésusage. En effet, devant toute insomnie autre quoccasionnelle la HAS recommande que les règles dhygiène du sommeil soient observées. De plus, en cas de nécessité, le recours aux thérapies cognitivo-comportementales devrait être favorisé en première intention. La prescription dhypnotiques devrait être envisagée seulement en cas déchec et pour une courte période.
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