VIENT DE PARAÎTRE, dans la collection Dossiers Solidarité et Santé, n° 60, janvier 2015 :
par Laurianne Salembier
L’âge de validation du premier trimestre pour la retraite augmente au fil des générations, du fait de l’allongement de la durée des études et de la montée du chômage des jeunes. Le début de carrière est plus tardif, quel que soit le niveau de diplôme. Les écarts d’âge de début d’acquisition entre les femmes et les hommes sont stables au fil des générations. En revanche, ils se réduisent entre les situations professionnelles. Les générations récentes acquièrent plus de trimestres avant la validation d’une première année complète que leurs aînées, ce qui traduit le développement du cumul emploi-études et un début de carrière plus heurté. Une fois la carrière lancée, les premières années sont moins souvent complètes et comprennent plus fréquemment des trimestres validés au titre du chômage.
Ce début de carrière plus tardif et plus heurté entraîne une diminution des durées validées à 30 ans pour les jeunes générations. Elle s’accompagne d’un durcissement des conditions de liquidation de la retraite au taux plein. La part de personnes qui, même si elles validaient 4 trimestres chaque année après 30 ans, devraient potentiellement attendre l’âge d’annulation de la décote pour bénéficier du taux plein, double entre les générations 1954 et 1978. À législation identique, cet effet de génération persisterait, ce qui traduit l’importance du début de la carrière sur les conditions de liquidation des droits. Les personnes nées à l’étranger et celles ayant de faibles salaires sont plus souvent concernées par l’âge d’annulation de la décote. Sans les majorations de durée pour enfants, les femmes seraient minoritaires parmi les personnes pouvant espérer atteindre la durée minimale requise dès l’âge d’ouverture des droits.
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