UNICANCER et les Centres de lutte contre le cancer (CLCC) ont l’intention de mettre en place à partir de septembre 2015 une nouvelle stratégie groupe fondée sur trois axes principaux :
– un renforcement du pilotage national par UNICANCER
– la politique de site, l’ancrage territorial, grâce au développement des collaborations locales
– l’accroissement de la capacité d’action des CLCC, grâce à des fusions entre certains Centres
Cette stratégie Groupe s’insère dans la continuité des plans stratégiques du Groupe des CLCC menés depuis 2007, qui ont amené à une mutualisation croissante et progressive. Celle-ci a conduit notamment à la création, en 2011, du groupement de coopération sanitaire UNICANCER, qui héberge toutes les activités mutualisées au niveau national.
Selon le Pr Josy Reiffers, président d’UNICANCER : « La stratégie Groupe vise à garantir à long terme le modèle de prise en charge des patients atteints de cancer des CLCC. Elle leur accorde, en effet, une masse critique indispensable pour assurer leur capacité d’innovation et d’investissement dans les années à venir. »
La nouvelle stratégie des CLCC a ainsi pour but de mieux adapter les Centres à un contexte en forte évolution marqué notamment par la réforme territoriale découpant la France en 13 grandes régions, la loi de santé créant les groupements hospitaliers de territoire (GHT), une contrainte financière croissante de la part des pouvoirs publics et la restructuration du secteur public hospitalier et des établissements de santé privés lucratifs.
Cette stratégie prend également en compte les évolutions de la cancérologie nécessitant des investissements lourds et coûteux et de nouvelles compétences (sur la base de l’étude prospective menée par UNICANCER portant sur l’évolution de la prise en charge du cancer à horizon 2020-2025).
Renforcer le pilotage UNICANCER et augmenter l’ancrage territorial
Le premier axe de la stratégie Groupe consistera à intensifier le pilotage national par UNICANCER, avec un rôle d’accompagnement, de conseil et de suivi auprès de chaque direction des CLCC.
Le deuxième axe de la stratégie Groupe, la politique de site, visera à renforcer et à développer l’ancrage territorial des CLCC. Les collaborations locales devront se poursuivre, voir être approfondies.
Les coopérations avec les CHU seront amenées à se développer encore, quelle que soit la configuration du réseau des CLCC, à l’exemple de projets médicaux communs, de conventions hospitalo-universitaires et de groupements de coopération sanitaire (GCS) pour le partage d’équipements lourds et de projets de recherche notamment, ou encore des réunions de concertation pluridisciplinaires (RCP) communes pour organiser au mieux la prise en charge et le parcours du patient. Il s’agira également de renforcer les coopérations pour le portage en commun de projets pour obtenir des financements et/ou des labellisations (SIRIC[1], UCOG[2]…).
Les coopérations avec les autres acteurs de santé vont également s’accroître, en liaison avec les ARS. L’objectif est de favoriser un accès rapide et sûr des malades aux innovations thérapeutiques comme aux activités de recours en tout point du territoire, grâce à des initiatives telles que l’association entre le CLCC et les établissements non autorisés à traiter le cancer par chimiothérapie ou par exemple le soutien de la radiothérapie d’un autre établissement, avec ou sans portage de l’autorisation.
20 sites hospitaliers regroupés au sein de 9 CLCC
Enfin, le troisième axe de la stratégie Groupe viserait à accroître la capacité d’action des CLCC grâce à des fusions entre les Centres autour de grands pôles afin de permettre un management plus intégré et une synergie plus grande. Ces fusions épouseraient pour la plupart les nouvelles régions administratives et/ou le périmètre des cancéropôles :
– Rhône Alpes-Auvergne : Centre Léon Bérard (Lyon) – Centre Jean Perrin (Clermont Ferrand)
– PACA : Institut Paoli Calmettes (Marseille) – Centre Antoine Lacassagne (Nice)
– Nord-Ouest : Centre François Baclesse (Caen) – Centre Henri Becquerel (Rouen) – Centre Oscar Lambret (Lille)
– Façade atlantique : Institut de cancérologie de l’Ouest (Angers/Nantes) – Centre Eugène Marquis (Rennes) – Institut Bergonié (Bordeaux)
– Grand Est : Centre Georges-François Leclerc (Dijon) – Institut de cancérologie de Lorraine (Nancy) – Centre Jean Godinot (Reims) – Centre Paul Strauss (Strasbourg).
Les deux centres parisiens, Gustave Roussy et l’Institut Curie Paris – St Cloud, du fait de leur taille et de leur rayonnement international, ne seront pas concernés par les fusions. Il en va de même pour l’Institut du Cancer de Montpellier et pour l’Institut Claudius Regaud (CLCC de Toulouse), actuellement dans un processus de coopération avec le CHU (l’Institut universitaire du cancer de Toulouse- Oncopôle).
Pas de fermeture de site hospitalier, ni de plan social
Les centres fusionnés au sein d’un Centre de lutte contre le cancer unique partageraient un même projet médico-scientifique et plan d’investissement. Il n’y aurait aucune fermeture de site, ni de plan social. Les 20 sites hospitaliers situés dans 20 villes réparties dans toute la France demeureraient, mais regroupés au sein de 9 CLCC en terme de statut juridique au lieu de 18 CLCC actuels.
Les patients continueraient à être soignés dans le Centre le plus proche de chez eux, sauf dans des cas de cancers rares pour lesquels il n’existe pas d’expert sur site, ou pour le recours à des techniques et/ou des équipements rares et sophistiqués. « Les fusions permettraient de maintenir la position de leadership des CLCC sur les innovations diagnostiques, thérapeutiques et organisationnelles mises à disposition des patients. Constituer un réseau d’une dizaine de Centres avec une masse critique suffisante renforcerait la capacité d’actions de chacun dans les domaines des soins, de la recherche et de l’enseignement au bénéfice du patient », déclare le Pr Josy Reiffers.
La démarche opérationnelle des fusions serait lancée au 2e semestre 2015, afin d’aboutir à la constitution effective de nouveaux CLCC fusionnés, prévue à horizon fin 2016. Les modalités et le calendrier précis de ces fusions (appellation, siège social, gouvernance, projet d’établissement…) ne seront déterminés qu’au fur et à mesure des travaux de concertation et des échanges avec les différentes parties prenantes des CLCC, sur le terrain. « Il n’est pas exclu que certaines fusions se fassent en plusieurs étapes. Il est en effet important de tenir compte des contextes locaux, et de procéder à du « sur-mesure ». D’ores et déjà, cette stratégie Groupe a obtenu le soutien de la ministre chargée de la Santé, Marisol Touraine. Une fois les processus des fusions aboutis, elles seront actées par un arrêté ministériel publié dans le journal officiel listant les nouveaux CLCC.», affirme le Pr Josy Reiffers.
[1] Sites de recherche intégrée sur le cancer
2 Unités de coordination en oncogériatrie
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