Le Syndicat des Néphrologues Libéraux a pris connaissance du volet IRC du rapport annuel de la cour des comptes. Il note avec satisfaction les progrès importants de la transplantation rénale depuis 2010 grâce à l’action de tous les néphrologues avec un taux d’inscription sur liste d’attente de greffe équivalent dans tous les secteurs, public, associatif et privé. Le rapport précise aussi que la lourdeur des patients en secteur privé est reconnue identique à celle du secteur public et que le niveau des indicateurs IPAQSS, indicateurs de qualité, est généralement plus élevé dans les structures privées.
Le Syndicat des Néphrologues Libéraux se félicite de l’amélioration de l’attractivité de la spécialité auprès des jeunes. Cette attractivité passe aussi par l’amélioration de l’organisation du travail et une réduction des charges administratives pour une spécialité caractérisée, dans le rapport, par la lourde charge des gardes et du temps de travail. On sait aussi pourtant que peu de jeunes médecins s’orientent actuellement vers la médecine libérale en général (CNOM).
Le Syndicat des Néphrologues Libéraux fustige la description méprisante et erronée du néphrologue libéral que fait le rapport alors que nous n’avons même pas été audités par la cour des comptes. Relier l’attractivité du métier à sa seule rémunération, évoquer un lien entre rémunération et orientation de soins est réducteur, caricatural et insulte l’ensemble de la Médecine Libérale. Signaler le peu d’intervention du Néphrologue pendant les séances de dialyse relève de l’ignorance, voire du mépris des pouvoirs publics pour toute une population de patients dialysés en centre lourd, très âgés, polypathologiques et fragiles sur le plan médical et socio-économique. C’est méconnaitre la prise en charge des insuffisances rénales aigues, des références tardives ou des replis des patients décompensés en provenance des unités plus légères. Résumer l’activité du Néphrologue à la seule surveillance de la séance de dialyse, c’est mépriser son suivi de la globalité du parcours de soins de l’insuffisant rénal chronique à partir de sa découverte, la gestion des décompensations, des pathologies associées, du dossier prégreffe… c’est oublier son obligation de permanence de soins 24h/24 non rémunérée. La Néphrologie Libérale, spécialité de secteur 1, prend en charge, sans discrimination, la population de patients insuffisants rénaux sans reste à charge.
Les experts et les Sociétés Savantes ont rappelé l’absence de lien entre informatisation, miniaturisation des matériels de dialyse et la charge de soins liée à l’état clinique du patient.
Le rapport précise que la spécialisation des structures (hôpitaux publics et privés pour le centre lourd, privé non lucratif pour les alternatives) nuit à l’orientation des malades en fonction de leur état. C’est une nouvelle fois l’occasion pour le Syndicat de Néphrologues Libéraux de réitérer sa demande de modification du régime des autorisations en permettant à tout centre, ayant l’autorisation de traitement de l’insuffisance rénale chronique, de pratiquer en propre la totalité des modes de prise en charge et de le faciliter au niveau réglementaire.
Loin de ces propos tellement excessifs qu’ils sont dérisoires, le Syndicat des Néphrologues Libéraux appelle les pouvoirs publics à mener une vraie concertation sur des objectifs de santé publique et de qualité au sein du parcours de soins du patient porteur d’une maladie rénale chronique ; cette concertation devra déboucher sur des orientations partagées entre tous les acteurs : néphrologues, établissements de soins et patients en préservant les moyens nécessaires à la qualité de la néphrologie et de la dialyse françaises internationalement reconnues..
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