Les sénateurs ont supprimé quelques dispositions emblématiques du projet de loi de santé de Marisol Touraine, mais c’est encore insuffisant au goût de la CSMF.
La CSMF se félicite, bien évidemment, que les sénateurs aient supprimé le tiers payant généralisé, mesure dogmatique qui nuit aux conditions d’exercice de la médecine, et donc à la qualité des soins. Les sénateurs ont compris que le tiers payant généralisé, c’est plus de bureaucratie, et moins de temps consacré au patient. Le tiers payant généralisé, c’est aussi l’inacceptable transfert du financement des soins vers les complémentaires santé dont la grande ambition est d’être les futurs donneurs d’ordre des médecins.
La médecine aux médecins, ce n’est pas négociable.
A la CSMF, nous savons que le texte rejeté par les sénateurs fera l’objet d’une commission mixte paritaire (composée de sept députés, sept sénateurs) qui essaiera de dégager un compromis ! Nous savons qu’en cas d’échec c’est l’Assemblée Nationale qui aura le dernier mot.
La CSMF promet aux députés des moments difficiles s’ils imposent le tiers-payant généralisé car c’est une fausse mesure sociale, comme si les médecins n’avaient pas leur conscience pour appliquer le tiers-payant pour les patients en difficulté financière au-delà des cas réglementaires (CMU, CMUC).
Médecin n’est pas un métier comme les autres. Il soigne et ça se respecte.
Le Sénat a corrigé le projet de loi, mais cela est insuffisant pour apaiser l’inquiétude et la colère des médecins libéraux. De plus les sénateurs ont adopté des dispositions néfastes pour les médecins libéraux, en particulier sur la liberté d’installation.
Si la mesure du tiers payant généralisé a été supprimée, et la place des médecins spécialistes libéraux dans le parcours de soins enfin reconnue, en coordination avec les médecins généralistes, une mesure comme le conventionnement sélectif à l’installation des médecins est simplement inacceptable ! Il est illusoire de croire que l’on peut imposer à un médecin et à sa famille de s’installer dans une zone où l’Etat s’est désengagé. Non seulement cela va à l’encontre des principes et des fondements de la médecine libérale, mais cela sera contre-productif. D’autres pays l’ont essayé et cela a échoué.
Les médecins veulent rester libres dans l’intérêt de leurs patients.
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