En France, les maladies cardiovasculaires sont à l’origine de plus de 150 000 décès par an. Si certains facteurs de risque ne sont pas modifiables comme le sexe, l’âge ou l’hérédité, d’autres le sont : le tabagisme, l’obésité, le diabète, l’alcool, la sédentarité, l’hypertension artérielle et l’hypercholestérolémie. Pour réduire efficacement le nombre d’accidents vasculaires ou de décès par maladie cardiovasculaire, ces facteurs de risque doivent être abordés conjointement et non individuellement. A cet effet, la HAS publie plusieurs fiches mémo destinées à guider les professionnels de santé dans l’évaluation et la prise en charge du risque cardiovasculaire.
Première cause de mortalité dans le monde, les maladies cardiovasculaires sont constituées d’un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins. En France, il s’agit de la première cause de mortalité chez les femmes, devant le cancer, et de la seconde chez les hommes.
Or les professionnels de santé sont confrontés à des recommandations nationales trop anciennes et des recommandations internationales discordantes. Ce qui peut conduire à une prescription inadaptée de statines. Face à ce constat, la HAS publie aujourd’hui trois fiches mémos afin de guider les professionnels de santé sur la manière d’appréhender le risque cardiovasculaire, sur la stratégie de prise en charge des principales dyslipidémies adaptée en fonction du risque global et sur la mise en place de modifications du mode de vie.
Evaluer le risque cardiovasculaire chez l’ensemble des femmes et hommes entre 40 et 65 ans
Afin d’évaluer le risque cardiovasculaire en prévention primaire, la HAS recommande aux professionnels de santé d’utiliser l’outil SCORE. Il tient compte du sexe, de l’âge (entre 40 et 65 ans), du tabagisme, du taux de cholestérol et de la tension artérielle des individus avec des coefficients modulés. Le score de risque obtenu est plus fiable et plus précis que la simple sommation de facteurs utilisée auparavant pour établir un risque de mortalité cardiovasculaire à 10 ans. Sur cette base, la HAS propose un tableau synthétique distinguant 4 niveaux de risque (de faible à très élevé) associés à des taux de cholestérol à ne pas dépasser et au type de prise en charge adaptée à déclencher.
Une prise en charge qui doit systématiquement débuter par des modifications de mode de vie
Pour chaque patient – quel que soit son niveau de risque – la mise en place de modifications du mode de vie est le premier élément de la prise en charge, comportant l’arrêt du tabac, l’adoption d’une alimentation équilibrée et la pratique d’une activité physique. Pour la première fois, une fiche mémo sur les modifications de mode de vie apporte aux médecins des conseils concrets pour accompagner le patient (en proposant des objectifs simples et individualisés, par exemple). La HAS rappelle à cette occasion que tant que le professionnel de santé ne peut s’assurer de la bonne observance de ces règles durant 3 mois minimum (renouvelables une fois), la prescription médicamenteuse n’est pas recommandée chez les patients à risque faible ou modéré.
Quel traitement des dyslipidémies ? Prescription de statine : sous quelles conditions ?
Il est recommandé de ne pas recourir à la prescription systématique d’une statine mais d’envisager la prise en charge en fonction du niveau de risque cardiovasculaire et de la concentration en LDL-cholestérol (LDL-C).
Une statine ne peut être prescrite en première intention, en complément des modifications de mode de vie, qu’à des patients qui présentent un risque cardiovasculaire élevé ou très élevé. Les objectifs thérapeutiques de LDL-C sont alors de :
- <1,0 g/ L pour le risque élevé,
- <0,70 g/L pour celui très élevé.
Pour les patients dont le risque cardiovasculaire est faible ou modéré, la prise en charge démarre par au minimum 3 mois de modifications du mode de vie pour atteindre des objectifs thérapeutiques de LDL-C de :
- <1,9 g/L pour le risque faible,
- <1,3 g/L pour le risque modéré.
La HAS rappelle enfin que la simvastatine et l’atorvastatine doivent être préférées en raison de leur meilleur coût-efficacité. En cas d’intolérance, une autre statine peut être utilisée.
Pour en savoir plus :
– Évaluation et prise en charge du risque cardio-vasculaire
– Principales dyslipidémies : stratégies de prise en charge
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