Hier, le Président de la République s’est engagé auprès de plusieurs ONG françaises à finaliser un accord sur la TTF européenne avant la fin de l’été. Un véritable revirement que nous saluons : si le Président avait déjà affirmé que « la mise en place de financements innovants est une clé pour faire disparaître l’épidémie de VIH SIDA [[1]] »,il avait cependant prévenu que la TTF européenne n’était « pas la priorité », prétextant vouloir d’abord gérer « la sortie du Royaume-Uni, première place financière du continent »[2].
Ce nouvel engagement du Président français sur le projet de TTF européenne, une coopération renforcée négociée par 10 Etats membres de l’Union européenne depuis 2012, est un espoir de taille pour la régulation financière, mais aussi pour lefinancement de la solidarité internationale, comme le climat et le sida.
Mise en place en France depuis 2012, la TTF française rapporte environ 900 millions d’euros par an affectés en partie à la lutte contre le changement climatique et les grandes pandémies comme le sida. Selon la Commission européenne, la TTF européenne rapporterait 22 milliards d’euros par an [[3]], soit entre 3 et 4 fois plus que les sommes nécessaires chaque année pour assurer l’accès universel aux traitements contre le sida, et éliminer les nouvelles transmissions du VIH d’ici 2030.
Alors que la France s’apprête à accueillir la conférence mondiale scientifique contre le sida en juillet, AIDES et Coalition PLUS resteront vigilants pour s’assurer que le calendrier annoncé par le Président sera bien tenu et confirmé à l’occasion des prochaines réunions des Ministres des Finances européens.
Nous appelons aussi de nos vœux la tenue d’un sommet des dirigeants européens à Paris pour acter l’affectation commune de la TTF européenne à la lutte contre les grandes pandémies, à la solidarité internationale et à la lutte contre le changement climatique.
NOTE :
AIDES et Coalition PLUS, associations communautaires de lutte contre le sida, sont engagées depuis plusieurs années aux côtés de diverses ONG françaises et européennes pour la mise en place d’une TTF européenne ambitieuse et solidaire.
18 millions de personnes n’ont pas accès au traitement, et le sida tue une personne toutes les deux minutes. Le sida est la première cause de mortalité des femmes de 15 à 44 ans dans le monde, et la première cause de mortalité des 10-19 ans en Afrique subsaharienne.
Au niveau mondial, les groupes les plus à risque d’infection à VIH sont les HSH (hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes), les usagers de drogue, les TS (travailleur-euses du sexe) et les trans. D’autres groupes marginalisés, comme les migrant-e-s et les prisonnier-e-s, sont également plus exposés à VIH que la population générale.
Les financements de la lutte contre le sida sont menacés par un désengagement des Etats-Unis, premier bailleur mondial dans ce domaine. Dans la foulée de l’extension de la Global Gag Rule aux programmes de lutte contre le sida financés par les USA[4], la Maison Blanche a en effet proposé récemment une coupe de 1 milliard de dollars dans ses financements internationaux contre le sida[5].
Selon l’ONU, en augmentant les financements de 7 milliards de dollars par an contre le sida d’ici 2020, la communauté internationale est en mesure de mettre fin à la pandémie d’ici 2030.
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