La commission des affaires sociales du Sénat a publié le rapport présenté par Mmes Laurence Cohen (CRC – Val-de-Marne) et Catherine Génisson (SOC et républicain – Pas-de-Calais), ainsi que par M. René-Paul Savary (LR – Marne), rapporteurs, sur la situation des urgences hospitalières.
Les sénateurs ont avant tout souligné la grande qualité et la résilience du service public des urgences français, qui continue d’assurer une prise en charge de pointe en dépit des défis majeurs auxquels il se trouve confronté depuis déjà plusieurs années. Ils souhaitent à ce titre voir davantage reconnu l’investissement exceptionnel des équipes soignantes exerçant au sein des urgences hospitalières, qui font preuve à la fois de compétence, d’adaptabilité, de dévouement, et parfois même d’abnégation.
Ils s’inquiètent cependant des difficultés croissantes auxquelles font face ces services structurants pour les établissements de santé, s’agissant notamment de la très forte dynamique des passages et de l’évolution rapide des missions de facto assumées, qui posent la question de la soutenabilité à moyen terme de notre modèle de prise en charge des urgences et du soin programmé.
Face à cette situation, ils insistent sur la nécessité d’un changement de perspective : les services d’urgences doivent être regardés non comme un point d’entrée défaillant dans le système de soins, mais comme un miroir grossissant des dysfonctionnements de l’ensemble de notre système de santé. Leurs difficultés résultent en effet moins de leur organisation propre que de leur positionnement original, au confluent des carences de la médecine de ville en amont et des rigidités hospitalières en aval.
A partir de ce constat, les sénateurs ont privilégié une approche de terrain pour formuler 20 propositions concrètes, ancrées dans l’exercice quotidien des personnels, dans la perspective d’une mise en œuvre à court terme. Ces propositions pragmatiques insistent en particulier sur le caractère crucial des solutions d’aval.
Elles portent à la fois sur la généralisation des bonnes pratiques relevées dans certains services (mise en place de circuits courts de prise en charge, généralisation du recours à des gestionnaires de lits), sur l’évolution de la tarification hospitalière (mise en place d’un mode de financement incitant les services d’urgences à se recentrer sur les situations les plus graves), sur une amélioration des conditions de travail des équipes (meilleure prise en compte de la fonction d’accueil des soignants, création d’une spécialité d’infirmier urgentiste), sur le développement des possibilités de prise en charge non programmée sans avance de frais en ville (renforcement des centres de santé, élargissement des horaires de la permanence des soins ambulatoires (PDSA), meilleure valorisation des visites à domicile) et enfin sur le renforcement de la qualité de la régulation médicale (abandon du numéro 116 117, encadrement renforcé de la fonction d’assistant de régulation médicale).
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