Dans une étude menée par l’Institut Paoli-Calmettes, dont les résultats ont été présentés au congrès international de la société européenne de cancérologie le 13 septembre 2021 (ESMO 2021 : « Improve the conditions of lockdown may decrease psychological distress among cancer patients during the COVID-19 pandemic. », le Docteur Gwenaëlle Gravis, (oncologue médical à l’IPC) Patricia Marino (chercheur IPC, SESSTIM, AMu, Inserm, IRD), le Docteur Patrick Ben Soussan, (psychiatre, Chef du département de psychologie clinique, IPC) et leurs collègues examinent l’impact psychologique de la pandémie de Covid-19 sur les patients atteints de cancer.
Conduite à l’IPC, cette étude a analysé les conséquences induites par la crise sanitaire sur la santé psychologique des patients.
A la fin de la première période de confinement en juin 2020, 4 000 patients pris en charge pour un cancer à l’Institut Paoli-Calmettes, en consultation ou traités en hôpital de jour, ont reçu par la poste un questionnaire relatif à leur vécu du confinement, leur anxiété et le stress post-traumatique induits par cette période de crise sanitaire.
1 097 patients pris en charge pour différents types de cancer (gynécologique, hématologique, digestif, urologique) ont répondu à ce questionnaire : principalement des femmes (63,2 %) porteuses de cancers du sein ou gynécologiques (41,4 %), et des malades de cancers hématologiques (24,3 %), digestifs (15,8 %) ou urologiques (1,7 %).
Le questionnaire a démontré que pour 30,5 % d’entre eux, leur anxiété était élevée, et pour 14,7%, leur stress post traumatique important.
L’anxiété était significativement plus élevée chez les femmes et les patients de plus de 70 ans ainsi que chez les patients qui débutaient leur traitement ou qui s’inquiétaient d’une rechute de leur cancer.
Cette anxiété évoluait en fonction de leur satisfaction vis-à-vis de la prise en charge de leur cancer et de leur peur d’être contaminé par la Covid-19 en venant à l’hôpital.
Le stress post-traumatique affectait plus les femmes et les personnes vivant isolées. Les conditions du confinement, en particulier le contact social, familial et le maintien d’une activité étaient autant de facteurs protecteurs.
L’anxiété liée à la crainte d’être contaminé a ainsi renforcé les angoisses liées au cancer et l’isolement lié à la maladie s’est trouvé majoré par le confinement, amplifiant alors les symptômes de stress post-traumatique.
Il convient dès lors de promouvoir des mesures spécifiques pour les patients pris en charge pour un cancer, en situation de confinement.
Contact: belarbie@ipc.unicancer.fr