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Lutte contre les déserts médicaux : les jeunes médecins proposent des solutions (Communiqué)

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À chaque élection, les candidats tentent de résoudre le problème des déserts médicaux. Les élections présidentielles vont remettre sur le devant de la scène cette problématique de l’accès aux soins qui est croissante. ReAGJIR, le syndicat représentatif des généralistes remplaçants, jeunes installés et universitaires, conscient et inquiet de cette difficulté quotidienne pour les Français, a réfléchi à des solutions émanant du terrain pour préserver ce précieux temps médical.

Une nouvelle échelle de prise en charge des patients

Les déserts médicaux sont partout sur le territoire. Aucune zone n’est suffisamment dotée et le problème ne va pas s’arranger tout de suite. De nombreux médecins vont partir à la retraite et les nouveaux ne sont pas assez nombreux pour équilibrer la balance. Sans oublier que les patients sont de plus en plus âgés avec des pathologies complexes.

Une fois ce constat fait, inutile de revenir sur ce qui n’a pas été fait à temps, par les politiques ou autres décisionnaires en santé. « Il faut agir, et vite ! La première fausse bonne idée est que chaque village veuille son médecin généraliste. Il n’y en aura pas assez et la jeune génération ne souhaite pas s’installer seule, rappelle le Dr. Agathe Lechevalier, Présidente de ReAGJIR. Aujourd’hui il faut penser collectif : c’est un ensemble de professionnels de santé qui prend en charge un ensemble de patients sur un territoire donné. Pour une meilleure prise en charge, une permanence des soins et une installation durable dans le temps. »

C’est tout l’objet des Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) au cœur du plan « Ma Santé 2022 » qui vise à aider les professionnels de santé à mieux se structurer et coordonner autour de leurs patients.

Une démédicalisation du quotidien

Un autre axe important à développer : démédicaliser le quotidien. Aujourd’hui, certains patients consultent leur médecin au moindre souci. « Il faudrait apprendre aux personnes quels réflexes adopter en cas de pathologies bénignes et si une consultation est nécessaire ou non », plaide le Dr. Agathe Lechevalier. « Prenons le cas du rhume : à part se moucher, s’hydrater et se reposer autant que possible, il n’y a rien de particulier à prescrire ».

Dans cette démédicalisation, il faudrait aussi penser à arrêter les certificats inutiles. De trop nombreux organismes demandent encore des certificats pour un oui ou un non sans justification légale.

Un développement du travail pluriprofessionnel

Face à la pénurie de médecins, il est plus important que jamais de développer le pluriprofessionnel, en valorisant les compétences des autres professionnels de santé comme les pharmaciens, les sage-femmes, les infirmiers en pratique avancée (IPA), les kinésithérapeutes…

« Nous travaillons quotidiennement et efficacement avec ces professionnels de santé qui ont des compétences complémentaires aux nôtres. Dans les années à venir, il nous semble essentiel de nous coordonner avec eux autour des patients pour leur assurer la meilleure prise en charge possible, explique le Dr. Agathe Lechevalier. Il y a largement assez de travail pour tout le monde et une collaboration efficace entre tous permettrait d’optimiser le temps de soin au service des patients. Dans le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2022, une expérimentation d’accès direct à certaines professions de santé va d’ailleurs dans ce sens. Nous sommes très enthousiastes à cette idée, et impatients d’en voir les résultats. »

Une prise en compte du profil du jeune médecin

L’idée d’obliger les jeunes médecins à s’installer revient régulièrement mais n’est pas une solution envisageable pour différentes raisons : c’est le meilleur moyen de les dégoûter de l’exercice libéral, voire de leur métier. Des pays voisins l’ont tenté sans succès. Enfin un médecin n’est pas une personne isolée. Un praticien en fin d’internat a généralement entre 28 et 30 ans, sort de longues études, vit souvent en couple, parfois avec enfant, et désire s’installer sur un territoire qu’il ou elle choisit et qui permettra aussi au reste de sa famille de s’épanouir. Généralement un médecin s’installe dans un territoire qu’il connaît déjà, via l’externat, l’internat ou le remplacement. C’est pourquoi la meilleure solution pour attirer les jeunes dans les territoires est de le faire avant même qu’ils commencent leurs études de médecine.

Il est possible ensuite d’aider les étudiants en médecine à se déplacer ou se loger pour découvrir un territoire, d’accompagner les médecins qui les accueillent pour les former, de présenter les interlocuteurs clés pour mener à bien une future installation, de faciliter l’exercice mixte (cabinet en ville et permanence en PMI par exemple)…

« Il faut cesser la surenchère financière et d’avantages que l’on voit parfois, préconise le Dr. Agathe Lechevalier. Quand on accueille un étudiant ou candidat à l’installation, ce qui va l’intéresser c’est avant tout le réseau de professionnels de santé, les conditions de travail, la présence d’internet, la possibilité de trouver un emploi pour le conjoint, les services de proximité (hôpitaux, crèches, écoles, commerces, etc). »

Il existe donc des solutions concrètes à mettre en œuvre pour lutter contre les déserts médicaux : penser exercice collectif avec une coordination de professionnels de santé sur un territoire autour des patients, démédicaliser en évitant les certificats inutiles et rendant les patients acteurs de leur santé, réfléchir à l’attractivité des territoires en général et en amont.

ReAGJIR est le Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants en France.

 

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