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Plafond de l’intérim médical : cocktail de bienvenue vs verre d’eau (Communiqué)

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Panique au ministère ? Ils avaient pourtant dix-huit mois de « rab » pour préparer l’application de l’article 33 de la loi Rist. Dix-huit mois pour éviter la fermeture de services ou d’hôpitaux qui ne tenaient que grâce aux médecins intérimaires. Dix-huit mois pour restaurer l’attractivité des carrières hospitalières. Et puis… rien. Nada. Le vide.

Juste une prime d’« exercice territorial renforcé », rebaptisée « de solidarité territoriale », pour culpabiliser les praticiens qui ne sont pas « solidaires » : ceux qui, après leurs 50 à 70 heures de travail dans leur service, ne sont pas volontaires pour sacrifier le peu de temps personnel qui leur reste pour aller aider les établissements en difficulté. Entre humilité et humiliation, les praticiens hospitaliers méritent reconnaissance !

D’un côté, l’exécutif pensait résoudre le problème de la pénurie des praticiens hospitaliers en demandant à ceux qui sont en place d’en faire encore plus, et ce, sans aucune perspective d’amélioration. De l’autre, il escomptait faire des économies en moralisant le tarif de l’intérim. On allait enfin pouvoir annoncer fièrement l’application de la loi au 1er avril 2023 et annoncer le reversement des économies réalisées sur le surcoût de l’intérim médical vers les praticiens hospitaliers.

Patatras ! D’études d’impacts catastrophiques à l’impossibilité de trouver des solutions humaines et pérennes, pour éviter un rétropédalage l’exécutif n’a eu qu’un choix : contourner la réglementation en promettant des contrats juteux aux « repentis » qui accepteraient de reprendre un poste à l’hôpital, solliciter les bonnes volontés sur le mode « crise sanitaire » (médecins retraités, libéraux rémunérés à prix d’or…) et très récemment augmenter de 20 % le plafond du tarif des intérimaires. Même l’élue de territoire et médecin hospitalier Stéphanie Rist s’inquiète ce jour et interroge le Ministre à l’Assemblée Nationale au sujet de l’applicabilité de la loi que la députée Stéphanie Rist a portée. A l’approche du 3 avril, il semble y avoir de l’argent pour signer des contrats à hauteur de 2 à 3 fois la rémunération d’un praticien hospitalier. Mais toujours pas d’argent pour les praticiens hospitaliers.

C’est un peu comme si on demandait aux praticiens hospitaliers de payer pour un verre d’eau du robinet pendant qu’on offre un cocktail de bienvenue aux médecins intérimaires !

C’est l’humiliation de trop. Le SNPHARE, qui représente de nombreuses spécialités en tension, dénonce cette pratique qui valorise un choix d’exercice plutôt qu’un autre. Chacun de ces exercices a ses contraintes et ses avantages. Mais les praticiens hospitaliers, qui tiennent l’hôpital public debout malgré trente ans de politique de santé destructrice, méritent une reconnaissance. Si celle-ci n’est pas uniquement financière, l’érosion de la rémunération des médecins hospitaliers avec son impact majeur sur l’attractivité des carrières hospitalières ne peut plus être éludée.

Ainsi, le SNPHARE demande l’engagement du Ministre et de l’exécutif sur des mesures financières de reconnaissance des praticiens hospitaliers, avant le 3 avril 2023 :

  • Restitution des 4 ans d’ancienneté à l’ensemble des praticiens hospitaliers nommés avant le 1er octobre 2020.
  • Revalorisation de la permanence des soins (600 euros nets pour la garde, 200 à 500 euros nets pour l’astreinte) et reconnaissance du temps de travail en garde (24 heures = 5 demi-journées).
  • Réduction des obligations de service à 39 heures et déclenchement du temps de travail additionnel à la 40ème heure, rémunéré à hauteur du tarif de l’intérim.

Le SNPHARE rencontre le Ministre de la Santé et de la Prévention le jeudi 13 avril 2023 et espère que cette discussion sera derrière nous, afin de pouvoir aborder les nombreux chantiers qui restent à travailler sur les conditions de travail des praticiens hospitaliers.

Dans le cas contraire, le SNPHARE saura mobiliser les praticiens hospitaliers pour faire reconnaître leur engagement dans le service public hospitalier.

Contact : anwernet.snphar@gmail.com

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