Augmentation de certains actes en CCAM (classification commune des actes médicaux) pour les médecins, notamment les frottis, et nouveau carnet de santé seront les nouveautés en cette nouvelle année.
Cependant, l’Organisation Nationale Syndicale des Sages-Femmes (ONSSF) déplore avec force l’écartement des sages-femmes de l’augmentation de ces actes et l’absence d’encart spécifique dans le carnet de santé permettant aux sages-femmes de rédiger le compte-rendu de l’examen clinique du nouveau-né qu’elles réalisent dans les suites de la sortie de maternité.
Les sages-femmes jouent un rôle central dans la santé des femmes et des nouveau-nés, tout au long de la grossesse, de l’accouchement et du suivi postnatal. Elles sont également en première ligne pour le suivi des nourrissons dans le cadre de leurs compétences.
Leur omission dans le carnet de santé constitue une invisibilisation de leur travail et de leur expertise.
Par ailleurs, la suppression de l’examen obligatoire à un mois est une ineptie alors que tous les spécialistes de l’allaitement maternel identifient cette période comme nécessitant un soutien spécifique pour éviter un arrêt prématuré.
À ces préoccupations s’ajoute une discrimination flagrante à l’encontre des sages-femmes : la différence de tarification des actes réalisés par les médecins et les sages-femmes pour des actes identiques. Cette disparité est inacceptable. Elle entérine une inégalité de reconnaissance et de rémunération, alors même que les sages-femmes apportent des soins de qualité équivalente, dans leur champ de compétences.
Ces évolutions et omissions soulèvent plusieurs inquiétudes :
- Une entrave à la reconnaissance de notre rôle: alors que les politiques de santé publique s’efforcent de valoriser les compétences des sages-femmes, ne pas nous inclure dans un document aussi structurant que le carnet de santé est une incohérence, à laquelle s’ajoute désormais une inégalité tarifaire injustifiable.
- Une rupture dans la coordination des soins : ne pas mentionner les sages-femmes ni élargir leurs prérogatives limite l’accès des familles à un suivi global et intégré.
- Un manque de considération pour notre contribution à la prévention et au soutien parental : en tant qu’actrices majeures de la prévention et de l’éducation à la santé, les sages-femmes doivent être reconnues pour leur rôle auprès des enfants et de leurs familles.
Nous demandons donc :
- Une modification du carnet de santé afin de corriger ces omissions et garantir une meilleure représentation des professionnels qui œuvrent quotidiennement pour la santé des femmes, des enfants et des familles.
- L’ouverture rapide de négociations pour acter la révision des inégalités tarifaires dans le cadre de la convergence tarifaire. Ces inégalités constituent une atteinte à la reconnaissance de la profession de sage-femme et à l’égalité de traitement des patients.
Nous ne tolérons pas cette invisibilité !
CONTACT
Caroline COMBOT, Présidente
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