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Rapport « Troubles limites et personnalité ‘border-line’ : comment les reconnaître? »

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Rapport de  Jean-François Allilaire

Les troubles limites ou “border-line” correspondent à des états cliniques complexes qui combinent les traits de la personnalité border-line proprement dite avec des symptômes d’un très grand polymorphisme aboutissant à des tableaux cliniques intriqués qui induisent de très grandes difficultés diagnostiques et le plus souvent un important retard au diagnostic et à la mise en route du traitement. Toutes les classifications internationales s’accordent sur la présence de critères tels que : instabilité de l’identité et des relations affectives, présence envahissante de sentiments de vide et d’ennui, impulsivité pathologique. Leur prévalence est de 2 % avec un sex-ratio de deux à trois femmes pour un homme, incluant aussi bien les adolescents que les adultes avec un taux élevé de risque de suicide, de risque addictif et de trouble du comportement alimentaire, et de passages à l’acte médico-légaux. L’histoire personnelle et les antécédents retrouvent fréquemment des traumas précoces au cours du développement, tels que séparations, pertes, agressions voire abus sexuels, maltraitance et carence affective.

Les symptômes et signes subjectifs ont une importance toute particulière pour le diagnostic et pour la mise en place de l’alliance thérapeutique, ce qui exige une habileté et un entraînement particuliers pour développer les capacités d’empathie et une plus grande subtilité clinique. Les examens standardisés et semi-structurés sont utiles pour une évaluation complète et la détection de toutes les nombreuses comorbidités thymiques, anxieuses, addictives, voire la présence de symptômes psychotiques qui émaillent souvent l’évolution. Le modèle bio-psycho-social utilisé en psychiatrie permet de prendre en compte les multiples facteurs pathogéniques tels que trauma précoces, particularités tempéramentales voire dérégulations émotionnelles diverses, aussi bien que les facteurs de vulnérabilité psycho-sociale, neurobiologique (en particulier 5HT), ou encore d’origine génétique. Le traitement exige la meilleure coordination et combinaison possible entre les approches psychothérapiques et pharmacologiques tout en s’appuyant sur des possibilités d’intervention en urgence, voire d’hospitalisation lors de situations critiques avec risque suicidaire ou décompensation d’allure délirante. L’évolution est souvent longue et chaotique, mais le pronostic peut être assez favorable à condition d’avoir pu gérer correctement les principales complications de ces troubles, en priorité le suicide.

> texte disponible sur simple demande nicole.priollaud@wanadoo.fr

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